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Citation de annielavigne


Une nuit du mois de mai, alors que la lune se dissimulait derrière de sombres nuages, Scatach réveilla ses disciples et les renvoya dans la forêt afin qu’ils améliorent leur capacité à sentir les présences invisibles. Comme elle n’avait pas encore réussi cet exercice, Avana s’enfonça seule dans la nuit noire.
Elle marchait dans la pénombre depuis un long moment, dressant l’oreille, lorsqu’elle sentit une présence derrière elle, à environ vingt mètres. Son sixième sens s’était visiblement développé. Elle ressentait, à chacun des pas de son poursuivant, une tension qui grandissait en elle.
Elle continua en réfléchissant à la meilleure façon de l’affronter. Les battements de son cœur s’accélérèrent, mais elle avait appris à contrôler sa peur et à garder la tête froide. Lorsqu’elle sentit qu’il n’était plus qu’à une dizaine de mètres d’elle, Avana se terra dans un talus, à plat ventre sur le sol humide. La nuit était si opaque qu’il ne pouvait l’avoir vue bifurquer. Tout au plus l’avait-il entendue.
Elle tendit l’oreille. Aucun bruit, aucun mouvement perceptible. Il devait demeurer immobile, flairant la réaction de sa proie. Soudain, les pas s’approchèrent pour s’arrêter de nouveau. L’espace d’un instant, la lune sortit de derrière les nuages et Avana aperçut la silhouette de son adversaire. Valmir… Je crois que c’est à ton tour de te faire surprendre…
Le ciel redevint noir et elle entendit le bruit de sa dague qui glissait hors de son fourreau. Elle, elle tenait déjà son arme à la main, serrant la poignée à s’en blanchir les jointures. Les pas s’éloignèrent. Elle se releva, silencieuse comme un félin affamé prêt à bondir sur sa proie. Au bruit de son souffle, elle évalua la distance qui les séparait. Elle fit un pas… un deuxième… et se jeta sur lui, l’agrippant par-derrière et posant sa lame acérée sur sa gorge.
– Si tu bouges, tu vas nourrir cette forêt de ton sang ! s’exclama-t-elle, tentant de l’effrayer comme lui jadis.
En un éclair, Valmir saisit son bras et assena un coup de jointure sur le dessus de sa main, ce qui lui fit lâcher sa dague. Il la renversa sur le sol.
– C’est moi qui vais faire couler ton sang ! vociféra-t-il.
S’il avait la force pour la maîtriser, elle avait l’agilité nécessaire pour se défaire de son emprise. Ils roulèrent par terre, lui tentant de l’immobiliser et elle lui glissant entre les doigts tout en lui assenant des coups au passage. Elle le frappa soudain au visage et lui fendit la lèvre inférieure.
Il la saisit par les poignets et la cloua violemment au sol. À cet instant, la lune réapparut. Ses rayons d’argent caressèrent le visage d’Avana. Il écarquilla les yeux.
– Tu viens de là-bas… murmura-t-il.
Elle inclina la tête et posa les yeux sur sa peau qui devenait luminescente. Que lui arrivait-il ? Ce devait être l’énergie que Scatach lui avait transmise…
Valmir n’avait pas détaché son regard d’elle.
– J’ai envie de toi, murmura-t-il.
Il rapprocha lentement son visage du sien. De sa lèvre fendue coulait un filet de sang. Il effleura doucement sa bouche sensuelle, comme s’il avait peur de l’effaroucher. Avana frémit d’excitation. Au même moment, elle sentit monter en elle une vibration, comme une onde qui parcourait ses veines. Lisant le désir dans ses yeux, il l’embrassa. Il étendit son corps sur le sien et commença à la caresser. Il promena ses mains sur ses bras, ses seins. Leur étreinte devint de plus en plus passionnée. Comme c’était bon… Elle répondit avec ardeur à ses baisers. Tous ses sens s’affolaient, s’embrasaient.
Tout à coup, Avana sentit son corps frémir. Tandis que Valmir continuait à l’embrasser, ses tremblements devinrent de plus en plus intenses. Son corps vibrait comme jamais auparavant. Troublée par cette sensation inconnue, elle le repoussa.
– Il est temps de rentrer ! s’impatienta-t-elle en se levant.
Elle prit les devants et se faufila entre les arbres. Durant les longues minutes que dura sa progression, les vibrations diminuèrent jusqu’à disparaître complètement. Ranthor et Loeg les attendaient à la lisière de la forêt. Ils rentrèrent en silence. Avana ne comprenait pas ce qui s’était passé. Pourquoi son corps avait-il réagi ainsi ?
Cette nuit-là, elle sombra dans le sommeil sans avoir trouvé réponse à ses interrogations.
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