Finalement le bout du monde, sauvage, posé au bord de l'abîme. Aucune trace humaine, rien, ni navire, ni avion, ni animal, ni oiseau, pas un flotteur de casier bouchonnant sur l'eau, pas une bouée. L'impression d'être seul sur la planète. L'immensité du ciel se rua vers lui et instinctivement il leva les mains pour s'en protéger. Des déferlantes diaphanes, murailles vert sombre de dix mètres de haut, venaient s'écraser sur la roche, répandant un lac bouillonnant de lait crémeux. Même à trente mètres au-dessus de la mer, le sel des embruns lui piquait les yeux et perlait son visage et son blouson de fines gouttelettes.