Toute l’interaction sociale de l’urbanité nouvelle repose sur un jeu de regards, sur des impressions et des signes extérieurs. Cet anonymat et cette impersonnalité des relations urbaines tranchent radicalement avec la situation sociale des communautés villageoises traditionnelles. Dans ces espaces autarciques, les identités sont fixées dans l’esprit commun : les individus sont subordonnés à la longue histoire familiale et locale et les rôles et relations de chacun sont connus de tous. Imiter les classes supérieures urbaines serait dans ce contexte absolument grotesque. Mais, avec l’exode rural, l’individu peut fuir la surveillance du village, rejoindre l’anonymat de la ville et changer d’identité.