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Citation de Cielvariable


Frédéric Kenneth Bower était le garçon le plus désagréable du monde. En fait, il était plus terrible encore que vous auriez décemment osé l’imaginer. Il était sans limites, sans ambages et sans conteste parfaitement détestable. Il n’y avait rien en lui - pas la plus infime parcelle de sa personne - qui pût être un tantinet agréable. Mais pire encore que tout cela, Frédéric Kenneth Bower, à peine âgé de douze ans, était l’homme le plus riche du monde.

Il habitait une gigantesque demeure dans le quartier le plus cossu de Hampstead, lequel est déjà l’endroit le plus cossu de Londres. La maison en question comptait dix-sept chambres à coucher, dix-sept salles de bain, cinq salles à manger, un terrain de football couvert, une salle de cinéma privée, deux piscines (une au dernier étage et une au sous-sol) et un escalier mécanique en or massif reliant les différents paliers. Le jardin était si vaste que plusieurs jardiniers y avaient disparu sans laisser la moindre trace, sans doute avalés par les rosiers ou, plus probablement, par les crocodiles qui, tout comme beaucoup d’autres animaux exotiques, vivaient au milieu des pierres de la rocaille. Les sept garages attenant au bâtiment abritaient des Rolls Royce de différentes couleurs, immatriculées de FKB 1 à FKB 7, une pour chaque jour de la semaine.

Comment un simple gamin en était-il venu à posséder de si fantastiques richesses ? Pour répondre à cette question que vous vous posez tous, sachez que c’était son père, Sir Montague Bower, qui avait amassé la fortune familiale et qui, après sa mort subite, avait tout légué à son unique enfant.

De son vivant, Sir Montague faisait partie de ces hommes étranges dont le seul plaisir dans l’existence se limitait à avoir de l’argent. Beaucoup d’argent. Ses cigares devaient impérativement être plus gros que ceux de n’importe qui, même s’ils le rendaient passablement malade. Il fallait que son épouse possédât les manteaux de vison les plus chers, qu’elle portait en toute saison. Une fois par semaine, ils se rendaient de conserve à la Banque d’Angleterre où ils possédaient une chambre forte personnelle, pour y calculer la totalité de leur argent. Ils poussaient chaque fois des hurlements de joie lorsqu’ils réalisaient ce qu’ils avaient gagné.
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