Tout le monde a besoin de rapports humains, mais tout le monde a également besoin d’une forme quelconque d’épanouissement qui lui soit propre. Du moment qu’ils ont des amis et des relations, les êtres passionnément investis dans des activités essentielles à leurs yeux peuvent connaître le bonheur sans nouer de liens très étroits.
La faculté de rester seul s’est trouvée éclipsée en tant que précieuse ressource facilitant l’apprentissage, la réflexion, l’innovation, l’adaptation aux changements et le maintien d’un contact avec le monde intérieur de l’imagination. Nous avons vu que même chez ceux dont les capacités à former des relations intimes avaient été endommagées, le développement de l’imagination créatrice pouvait jouer un rôle curatif.
De nombreuses activités créatrices sont avant tout solitaires. Elles ont trait à la réalisation et au développement de soi dans l’isolement, ou bien au besoin d’agencer sa vie selon un schéma cohérent.
Il semble qu’un certain développement de la faculté d’être seul soit nécessaire pour que le cerveau ait un rendement optimal et que l’individu réalise pleinement son potentiel.
Les vies les plus heureuses sont sans doute celles dans lesquelles ni les rapports interpersonnels ni les intérêts impersonnels ne sont idéalisés comme constituant le seul chemin vers le salut. « Le désir et la poursuite du tout » doivent englober les deux aspects de la nature humaine.