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Citation de Charybde2


On se débrouillait comme on pouvait, on cherchait des expédients : normalement elle cédait et je finissais par réussir à la violer debout dans la cabine de douche. Une fois que j’avais terminé, elle m’arrosait d’un jet précis du pommeau et le sang courait s’évanouissait dans le trou d’évacuation. J’attendais qu’elle fût partie et je respirais dégueulais tout ce que je pouvais ses culottes tachées les odeurs fades ; je tâchais de me remettre frappé d’une commotion je m’asseyais sali sur le carrelage qui me rappelait l’hôpital, les murs hébétés, les corps, l’aile des fous dangereux pour eux-mêmes, la dérision des êtres qui marchent et pensent avec la liberté d’une tête coupée. J’avais pitié de cette petite fille électrocutée qui brûlait des cierges et grimpait aux rideaux ; cette belle noire élevée dans un sertão et que je connaissais à peine ou vaguement. La fille était à moi, rien qu »à moi : en matière de meubles la possession vaut titre. Je réclamais-revendiquais cette propriété active de tout son être, une manière de créance sur le temps. Pour moi elle consentait à n’être que chair inerte aux yeux pâles modelée à ma convenance, dont je faisais plier les épaules sous mon poing et elle tendait les reins. Avec la fille c’était que du plaisir, que de l’être, directement de l’être, de l’être en barre malgré les risques d’infection. La fille était impure et je faisais des efforts inhumains pour ne pas la lapider à coups de pierres. La fille était la Croix au pied de laquelle Judas j’étais coupable et me masturbais. J’étais vigoureux, plein de santé, juste quelques nécroses. J’étais bien avec cette inconnue cette folle de moi qui pour presque rien permettait presque tout. Je ne pouvais plus l’encadrer et j’eusse aimé en avoir dix comme elle qui eussent dansé le cul à l’air dans mon salon. La fille était payée, cherchait à m’abattre m’émasculer attenter à ma peau, elle se mourait bruyamment de ses secrètes passions pour moi. Elle était couchée contre mon flanc sur le canapé, elle était morte et pleurait doucement parce que sa mère et ses pays lui manquaient. Elle me suppliait de dire si oui ou non il fallait qu’elle se maintînt auprès de moi à mes pieds, si je ressentais quelque chose de pur pour elle, si elle devait tout abandonner pour vivre loin des siens dans mon ombre. J’avais de l’affection pour cette pauvre fille éternellement vierge, ses hésitations nauséeuses de jeune réglée, sa viande froide qui commençait de sentir. Je détestais cette putain asservie qui gisait là me posant des questions amorties, me faisait suer, sortir de mes gonds, me manipulait, m’enterrait humilié sous des tombereaux de bonne volonté ; je lui en voulais de faire de moi un être abject, immonde, psychotique, incapable de reconnaître le désir quand il se présentait. Je pleurais à chaudes larmes comme le sale gosse suicidaire que je n’avais jamais été. La fille a cru devoir rester. Vraiment je ne savais pas. Ensuite j’ai oublié.
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