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Critiques de Antoine Vauchez (6)
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Public

Encore un très bon petit livre d'Anamosa dans sa collection Le Mot est Faible ! Il s'agit ici de rendre sa place au mot "Public", dont le sens a en effet été sacrément dévoyé depuis bien longtemps, mais dans un sens tout particulier depuis l'avènement et la victoire du néo-libéralisme en économie et surtout, en politique.

La notion de bien public, d'intérêt général, de démocratie s'est petit à petit vue noyauté et vidée de son sens originel, à la fois par la rhétorique et les discours ambiants dans les médias dominants, mais aussi par les hommes qui constituent les soi-disant défenseurs de ce bien public.

Un livre pour réfléchir donc, pour replacer en contexte ces changement et mieux lutter pour le retour nécessaire de ce concept.
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Public

Les mots ont un sens , et le mot "public" , dont l'importance n'est pas à rappeler , a été bien dévoyé , surtout depuis l'installation en 2017 du président Macron , et même quand il était ministre de l'Economie .

Il nous avait déjà habitués , en 2016 , à pervertir le sens des mots , avec son livre "Révolution" , qui avait plutôt dans sa bouche le sens de "régression" . Sous les atours du progrès , les progressistes , ou du moins ceux qui se présentent comme tels , sont les nouveaux réactionnaires .

Pourtant , nos concitoyens sont extrêmement attachés à ces concepts : les services publics , la santé , les hôpitaux , l'enseignement , l'argent public devrait servir à ça .

Hélas , ceux qui nous dirigent ne l'entendent pas de cette oreille , la gratuité des services publics à leurs yeux appartient au passé . La notion même de "public" est perçue , au mieux , comme une lubie de fonctionnaires et , au pire , comme une dangereuse utopie .

Les intérêts commerciaux et économiques ont pris désormais le pas sur l'intérêt collectif (j'allais dire "public" ) . Or , nos concitoyens , les "gilets jaunes" entre autres , revendiquent une gestion plus démocratique (la gestion de la pandémie a été plus autoritaire que sanitaire , il faut le dire) , et une dé-marchandisation de la vie politique .

Quand les hauts commis de l'Etat pratiquent le pantouflage et le rétropantouflage à tout bout de champ et au plus haut niveau de l'Etat , la notion de "public" prend un sérieux coup dans l'aile . D'où le désintérêt et souvent le mépris de nos concitoyens pour ceux qui nous dirigent et ceux qui sont censés nous représenter .

Difficile de résumer ce texte , tellement il est riche de réflexions et de questionnements sur le fonctionnement de nos institutions . Un livre qui m'a incité à réfléchir et à lutter à mon petit niveau pour que le mot "public" retrouve sa vraie place dans la politique publique et au coeur de nos concitoyens .

Merci à Anamosa et à Babelio pour cet essai , dont j'ai pris connaissance avec plaisir .
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Public

La collection " le mot est faible" des éditions Anamosa nous propose des textes toujours très pertinents sur les mots qui font l'actualité. C'est une nouvelle fois le cas avec Public.

La question des services publics, de l'argent public ou des affaires publiques sont au cœur des débats médiatiques et politiques. Mais qu’est ce que l’intérêt public ? Le mot public n'a t'il pas été dévoyé de son sens par un pouvoir politique de plus en plus libéral ?

L'auteur nous montre comment progressivement l'Europe et l'économie ont pris le pas sur les intérêts publics. Nous n'assistons pas à un engagement de l'État mais à un changement de vision. Les intérêts commerciaux et les marchés financiers priment. La frontière entre privé et public se fait de plus en plus poreuse au plus haut niveau de l'État (en témoigne les innombrables exemples de pantouflage). Cette nouvelle vision de la notion de public par les gouvernants invite à réfléchir à la société que l'on souhaite. Sous l'emprise du pouvoir financier, les termes de public ou de démocratie perdent de leur sens. Ce texte pousse à réfléchir sur ce glissement, ses conséquences et la suite que l'on espère pour notre société.

J'ai trouvé ce texte clair et intéressant. Il met en évidence des mécanismes entre les institutions privé et public et ouvre les yeux sur un certain nombre de pratiques.

A découvrir
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Changer l'Europe, c'est possible !

Du fédéralisme au sein de l'UE, pourquoi pas, pour développer des services fédéraux (police, justice etc...).

Mais uniquement pour réguler la taxation, je n'y crois pas, désolé.

Pourtant total respect pour les contributeurs à ce court essai.

Mais n'hésitez pas à me convaincre ;-)
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Sphère publique, intérêts privés

Pierre France, doctorant en science politique, et Antoine Vauchez, directeur de recherche au CRNS, publient une enquête sur un grand brouillage, qui est particulièrement d’actualité.



Une ministre de l’économie, ancienne avocate internationale, qui recourt à l’arbitrage, pour éviter la justice de l'État et régler un différend entre l’État et Bernard Tapie. Six anciens secrétaires généraux (et adjoints) de l’Élysée qui rejoignent les grands cabinets du barreau d’affaires parisien ; des armadas d’avocats appelés au chevet de l’État pour sécuriser un partenariat public privé ou pour assurer l’entrée en bourse du groupe Areva (avec le succès que l’on sait, des pertes énormes…), par exemple.



Comment ne pas penser à l’ancien maire du Havre, ENArque, avocat, passé chez Areva et, désormais, à Matignon ? Si la frontière entre le public et le privé n’a jamais relevé de la ligne claire, le brouillage a pris récemment une ampleur nouvelle. Une zone de continuité et d’échanges sans précédent s’est créée. L’avocat d’affaires incarne mieux que tout autre ce mélange des genres. Il existe une zone grise à la périphérie des institutions politiques et administratives. Les auteurs pointent des dérives, comme l’influence des réseaux (anciens camarades de promotion, amicales des grands corps) et des think tanks, comme le club des juristes, et une application critiquable du pantouflage. Et une prolifération dans ce secteur de la question prioritaire de constitutionnalité, qui masque en réalité une autre façon de faire du lobbying.



Le droit public économique est une notion qui existe depuis des années (Professeur Farjat et Goldman), qui s’est développée énormément avec François Mitterrand, et, paradoxalement, il y a eu un déclin du droit administratif classique.



Il y a des avocats d’État, comme ailleurs il y a des patrons d’État, dans le secteur économique. Ces avocats d’État se retranchent derrière le secret professionnel pour œuvrer. Les auteurs suggèrent de maintenir le secret professionnel que pour ce qui touche à la défense judiciaire et à l’assistance juridique, et non pas pour le conseil et le lobbying. Ils reprennent le raisonnement de la Cour européenne des droits de l’homme (arrêt Michaud c./ France du 6 décembre 2012).



Cet ouvrage est excellent, passionnant et très documenté, avec de nombreuses sources et, au surplus, il est d’actualité compte tenu du projet de loi relatif à la moralisation de la vie publique.
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Sphère publique, intérêts privés

[...] le remodelage néolibéral de l'Etat et de ses politiques économiques, qu'on avait justifié par la nécessité de mettre fin aux myopies publiques, a créé une nouvelle forme de "rente" à la croisée des sphères du public et du privé cette fois. [...] comme si, pour éviter à tout prix l'inefficacité et l'immobilisme supposés des personnes publiques, on avait livré la régulation publique à une capture bien plus grande... [...] les institutions publiques sont devenues la cible essentielle de la concurrence que se livrent les grandes entreprises [...] les grands opérateurs économiques ont ainsi fait de leur capacité à orienter à leur profit le pouvoir politico-administratif [...] un objet central de leurs stratégies.
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