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Critiques de Antonin Crenn (31)
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Le héros et les autres

Martin, lycéen, vit dans une petite ville. Dans cette ville, il y a un square et dans ce square, la statue d'un jeune héros, en bronze, à la fois symbole fort des jeunes morts au combat, mais aussi poids pour ceux qui ne sont pas des héros. Martin se pose beaucoup de questions, se fait ses propres réponses. Peu entouré, il est souvent seul et regrette que Félix ne passe pas plus de temps avec lui.



Résumé court pour ce court roman d'Antonin Crenn, ici déjà recensé pour son Passerage des décombres et Les bandits. Martin semble attiré par Félix qui ne le regarde pas plus qu'un autre. Cela lui suffit pour intérioriser encore plus -si tant est que cela soit possible-, pour se replier sur lui-même. Il est à l'âge pas facile des lycéens qui s'interrogent sur tout -amis confrontés aux ados, bonjour !



Dans un style délicat, fin et sensible, Antonin Crenn raconte les -peu de- faits de Martin et ses nombreuses interrogations, élucubrations, inventions, tentatives de réponses, parfois vraies, parfois totalement personnelles et sans doute loin de la réalité. C'est ce qui arrive lorsqu'on tente seul de trouver des réponses, sans se confronter à autrui pour les confirmer ou les infirmer. Martin est "quelqu'un de l'intérieur" comme le chantait Francis. Antonin raconte très bien comment une succession de petites choses, de petites frustrations, de désagréments, amène un jeune homme à prendre des décisions pas toujours bien comprises ni vraiment justifiées.



C'est un roman contemplatif qui s'attarde donc dans les pensées de Martin mais aussi dans les descriptions des lieux, de la nature omniprésente, comme si Martin avait ce besoin de se tourner vers elle lorsqu'il se sent seul. Le causse, les châteaux des alentours, la rivière froide qui serpente dans la ville, ... tout est prétexte à de belles pages.



Un court roman que l'on déguste lentement, un brin mélancolique. "Un livre simple sur des choses compliquées" (quatrième de couverture), qui débute comme ceci :



"Le garçon crie. Il va mourir dans un instant, il le sait, et c'est pour cette raison qu'il crie. Sa mort est imminente : elle l'est depuis près d'un siècle. Ce garçon, puisqu'il est en bronze, on ne sait pas s'il est brun ou s'il est blond. Ses cheveux sont peut-être d'une couleur changeante, comme ceux de Martin qu'on ne sait jamais comment qualifier, qui tirent vers le roux à la fin de l'été." (p.9)
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Les bandits

Les bandits, ce sont deux enfants, une sœur et un frère qui partent en vacances avec leur père, en train, jamais en voiture puisque le père ne sait pas conduire. Une fois chez les grands-parents, dans leur village. Plus tard au bord de la mer, à l'autre bout de la France.



On pourrait croire à un livre jeunesse mais le classer comme tel serait le réduire à un lectorat. Cette très belle histoire racontée par Antonin Crenn (lire aussi son Passerage des décombres) est d'une tendresse et d'une sensibilité infinies. Un album des petites choses du quotidien qui deviendront nos souvenirs les plus prégnants. Beaucoup de pudeur, d'émotions et une manière de raconter toute en finesse et en délicatesse. Antonin Crenn prouve ici qu'il a en lui des qualités d'écriture évidentes et beaucoup de talent.



Les enfants peuvent -sans doute, à voir avec les parents- lire et se mettront à la place des bandits, et comme les contes soit-disant destinés aux plus jeunes, les adultes y liront à un autre niveau, celui du père.



Jérôme Poloczeck illustre très sobrement à l'aide de cailloux ramassés sur des plages et de traits de couleurs. C'est original et très réussi. L'ensemble, mis en page par les formidables éditions Lunatique, est un album très beau, à lire et à conseiller la lecture (ce que je fais bien volontiers ici).
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Passerage des décombres

Antonin Crenn écrit des textes lisibles en ligne -cliquez sur son nom. Ce petit livre est son premier publié. Très court, 10 pages, mais attention, chez Lunatique quand même, une belle maison qui soigne ses parutions. Belle couverture, belle mise en page, même soin apporté à cet ouvrage très fin qu'à un roman plus épais.



Le texte est très beau, un peu mélancolique, des souvenirs d'enfance, comme des périodes heureuses qu'on ne revivra pas, mais il est aussi positif puisque d'autres beaux moments existeront. C'est une nouvelle touchante, tendre, pleine de douceur. L'éveil à la vie, à l'amour, à la rêverie si importante et pourtant délaissée des vies urbaines trépidantes -que j'aime mon rythme de vie qui m'exclut en partie de cette agitation ! Antonin Crenn écrit simplement les choses de la vie, ne bêtifie pas sous prétexte que le narrateur est un jeune garçon. Il y a longtemps que j'ai passé l'adolescence et l'état de jeune adulte -il y a un mot pour cela ?- mais j'aurais pu m'y replonger, que dis-je, je m'y suis replongé avec grand plaisir.



A très court texte, très courte analyse, mais beau livre et juste prix : 3€. Ce serait dommage de s'en priver.
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Stand-by : 12 nouvelles sur l'attente

J'ai découvert ce recueil de nouvelles suite à la masse critique Babelio. Ce qui m'a fait choisir ce recueil c'est clairement pour le format de nouvelles que j'apprécie de "picorer" çà et là au fil des soirées, le thème que je trouvais intriguant et la maison d'édition que je ne connaissais pas encore.. J'en ressors mitigée sur le contenu avec des nouvelles que j'ai apprécié en adéquation totale avec la thématique et d'autres nettement moins pour lesquelles je n'ai personnellement pas accroché. J'ai trouvé que le ton global était assez morose et c'est sans doute ça qui m'a déplu.



Sur le format de l'édition en elle-même j'ai été agréablement surprise par la mise en page et le petit format facile à transporter dans les moments d'attente justement !
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Le héros et les autres

Un roman court qui abrite bien plus que ce que pourrait laisser croire son nombre de pages : dans ces lignes, on voyage en intérieur, au sein de ces questions qui nous ont tous déjà agités au moins une fois, en plein de coeur de cette solitude qui creuse un fossé entre le soi et les autres. Entre contemplation et philosophie, Antonin Crenn questionne la notion de héros, l'idée d'individualité dans la masse, et joue brillamment des décors qui deviennent personnage à part entière du roman, esthétique de l'errance décrite avec maestria. Une lecture pleine de poésie et de justesse.
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Il fallait commencer par ça

Je me permets une seule review pour les trois tomes de cette série que j’ai lus d’une seule traite.

La première fois que j’ai lu un texte de cet auteur, c’était sur le net. J’en ai lu un deuxième, un troisième, puis un autre, et encore un autre, et puis le site tout entier, avec la même impression que celle que l’on ressent lorsque l’on tombe amoureux. Alors j’ai cherché le nom de l’auteur sur les réseaux sociaux, je l’ai trouvé, et je l’ai suivi. Bizarre ce mot, « suivi », alors que par ses livres, c’est lui qui me suit partout ces derniers jours. Je l’ai emmené au travail, au lit, au café, en bus et sur les trottoirs que j’arpente sans cesser ma lecture. J’aime cette relation textuelle, cet amour flamboyant pour l’auteur que je n’ai jamais rencontré, et ne rencontrerai jamais car on ne rencontre jamais un auteur, tout juste rencontre-t-on l’homme, mais l’auteur assis à son bureau ensilencé loin dans sa tête, avec son café, son thé, sa clope, son joint, son verre de whisky, son doudou, ses chaussettes en pilou, sa robe de chambre, ses lunettes, ses dicos, ses carnets, ses feuilles partout, son PC allumé et figé depuis une heure, ses livres semés alentour… l’auteur donc, on ne le rencontre pas. On rencontre son œuvre, et ce sont quelques pas vers lui, juste assez pour tomber amoureux de ses lignes pour la seule raison que ses mots nous secouent et nous étreignent, qu’on aime ce qu’ils nous disent, qu’on aime ce que ça fait naître en nous. Et j’aime ce que ces trois petits livres ont fait éclore en ma poitrine : l’impression de se reconnaître, tel un écho singulier, et une incroyable envie d’écrire, de m’asseoir et de décrire moi aussi ce que je vois, d’écrire ma ville, les gens qui y habitent, les histoires qui s’y tissent.

J’ai l’impression que l’auteur n’y raconte pas n’importe quelle histoire. Que je suis l’histoire. Vanité, tout n’est que vanité. Et pourtant… j’y lis mes sentiments, mon amour de Paris, mon gris aussi, ce désespoir universel qui a poussé dans les poitrines telle une mauvaise herbe il y a deux ans à peine, lors du confinement qui nous a tous affectés. En lisant, que dis-je, dévorant, ces trois opus, je me suis senti étrangement proche d’un homme que je n’ai jamais rencontré.

J’y lis aussi la passion, l’envie, le talent, l’errance, la curiosité d’un enfant, la sagesse d’un vieux, et cette vibration sourde qu’on a sous la peau à trente ans quand on a déjà tant vécu et qu’il nous reste tant à faire.

L’objet livre est beau. Belles couleurs, beau papier, belles images, belle police de caractère. J’aime la barre des Q majuscules qui s’allonge sous les lettres suivantes, les amène aux yeux sur un plateau.

Les textes sont beaux aussi. Impression d’entrer dans les coulisses, coulisses d’écriture, de vie, de ville. Intimité de carbone offerte à qui voudra la lire, sous le vernis d’un conteur talentueux, un de ces hommes qui prend le temps de regarder et pas seulement de voir. Antonin Crenn nous parle de ses ateliers d’écriture, de ses déambulations, de son travail d’auteur, de ses peurs, de ses doutes et de ses joies ; ces trois livres sont ceux des coulisses, de ce qu’il se passe derrière la scène de ses autres ouvrages, et recèlent de petits diamants de prose empreints d’une singulière poésie. L’auteur a le sens du verbe, pas de verbiage ici, et chaque opus a été un délicieux moment de lecture. De quoi donner envie de découvrir ce qui se trame sur scène désormais : ses autres livres sont en route pour ma bibliothèque.



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Les présents

Les Présents est un roman puissant sur l'empreinte laissée par les vivants et les morts sur les chemins de la mémoire. Théo part à la recherche de ses origines entre Paris et la Bretagne. L'image récurrente et centrale est celle du cercle, des places en étoile, des ronds difractés à la surface de l'eau, des hélices tournoyantes de l'érable .. Le voyage est intérieur et éclaté, il avance au gré des marches et des contemplations, il est parsemé d'absences et de rencontres, il côtoie les vivants et les morts, il traverse l'histoire et les histoires, il se nourrit d'espaces et de temps. Il éloigne et rapproche du centre, dans l'espoir de pouvoir un jour l'habiter. Les Présents raconte un long chemin vers le cœur. Celui de Théo, le nôtre aussi. L'écriture d'Antonin Crenn est d'une grande amplitude et d'une haute maîtrise. Les Présents est un livre puissant, inclassable et inoubliable, à mi chemin des deux rives. À découvrir absolument.
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Le héros et les autres

Le héros et les autres est un grand petit livre. C'est un livre d'intériorité. le plus intime rejoignant toujours le plus universel. Martin est un adolescent solitaire et tourmenté. Contemplatif, il voit ce que les autres ne voient pas. Comme les étoiles sur le miroir de la rivière. le causse lui semble si beau qu'il en retarde la rencontre. le sang brûle ses veines. le héros de bronze puis Luca en fuite puis enfin le doux Félix remplissent tour à tour son univers. Les émois de jeunesse sont comme des tremblements de terre. Ils parcourent une longue distance avant de toucher le coeur. On lit ce beau livre en songeant à Tonio Kroger de Thomas Mann ou aux Souffrances du jeune Werther de Goethe. Aussi, après sa lecture, on les range ensemble dans la bibliothèque. Après avoir foulé cette terre inconnue qu'est à jamais l'enfance.
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Les présents

Jeu subtil d’écriture, jeu de piste scriptural, ce qui marque dans Les présents d’Antonin Crenn c’est avant tout cette attention particulière à l’espace, aux espaces – urbains comme ruraux – et leur agencement. Du XIIème arrondissement de Paris au Finistère en passant par les Yvelines, ça défile.



Des temps et des espaces. La mémoire des histoires et de l’Histoire. Au premier abord on relie le temps à la mémoire, on se souvient d’évènements passés, cet a priori n’est pourtant pas aussi évident. La mémoire a aussi son histoire [1], il existe un art de la mémoire dont les premières occurrences remontent à Cicéron, la mémoire y est liée à l’espace [2], à l’architecture et aux images. Les présents d’Antonin Crenn dévoile à sa manière ce fonctionnement subtil de la mémoire, et ce au travers d’une narration pointilliste – pointilleuse ? Notons également la composition singulière du roman ; deux parties, 10 chapitres chacune. On y suit les pas et la vie de Théo



« Théo comment ? Théophile, Théodore, Théodule. »



On le saura pas, le nom de ce candide trentenaire à l’existence moelleuse. C’est une sorte de parcours initiatique qui va progressivement se mettre en place au fil des pages. Retour au père, enquête autour de son père, tôt disparu. Au travers de cette quête va se déployer toute une galerie de portraits, personnages dont on parcourt l’histoire – parfois imaginée, voire fantasmée par Théo. Riche roman, par son écriture expansive, offrant une multiplicité de lectures, ébauchons ici quelques-unes.



pour lire la suite : http://litteralutte.com/?Une-geo-reverie-de-la-memoire
Lien : http://litteralutte.com/?Une..
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Les présents

Cher Théo,



j'ai terminé "Les Présents", le roman dont tu es le héros, il y a quelques jours et depuis je cherche désespérément la façon la plus appropriée d'en parler. Je voudrais en dire tant sans pour autant tout en dire. Je suis à deux doigts de renoncer tellement la tache me paraît plus complexe que d'habitude, j'ignore pourquoi.



J'ai l'impression qu'il faudrait que j'évoque "L'épaisseur du trait", le précédent roman d'Antonin Crenn, ton auteur, tellement ces romans semblent constituer deux pièces d'un puzzle, deux voitures du petit train littéraire qu'il construit avec toute la méticulosité de l'artisan amoureux des mots qu'il semble être. Tu te doutes bien que je ne prends pas la métaphore ferroviaire au hasard, le train constitue une sorte de locomotive dans la vie des héros "crenniens" qui les mène vers un ailleurs, souvent marin, qui les fera nécessairement évoluer. Ici, tu le sais, c'est à la recherche de ton père en Bretagne que les rails te mènent. Ce père qui a disparu quand tu étais enfant et dont, étrangement, le souvenir revient te hanter quand tu croises un ami d'enfance qui a bien des points communs avec toi et pourtant un ami si mystérieux qu'on ne sait presque rien de lui, et toi non plus, pas même son prénom.



Ton histoire m'a embarqué, Théo. Je t'ai suivi dans tes questionnements, dans ces contemplations que tu partages avec L'ami qui, comme toi, a cette passion pour les "tracés urbanistiques et les millefeuilles topographiques". J'ai adoré te sentir t'endormir ou revivre ce premier baiser échangé il y a longtemps avec ton amoureux. Je t'ai suivi dans la recherche du décor de cette photo, pièce manquante de la mémoire. Je t'ai suivi dans ton histoire, dans tes histoires que tu inventes sans vraiment le vouloir pour connecter des souvenirs trop flous.



Comme j'avais suivi Alexandre dans "L'épaisseur du trait", je t'ai suivi dans cette "aventure intime d'un genre inoubliable". Et si je t'ai suivi avec autant de ferveur et d'enthousiasme ce n'est que grâce à la plume de ton auteur qui agence ses mots comme un horloger coordonne les aiguilles qui feront de chaque seconde de présent, le passé pas toujours révolu de la seconde à venir, et qui cisèle ses phrases comme un photographe ajuste au millimètre le cadre d'une photo qui aura le pouvoir de garder les absents présents. Des mots et des phrases au service des lieux, des corps, des émotions.



Je ne pense pas qu'un jour nos réalités se rencontrent, Théo, mais je l'imagine, ardemment.



Affectueusement,
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Les bandits

Une histoire pleine de sensibilité mais très abstraite. Le choix de l'album aurait pu être judicieux dans une police de caractère plus lisible et une illustration plus accessible.
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