ANTONIO BERTOLI "No Time"
Fiestival #4 Maelström Reevolution - 2010
Donc. Ce fut sur une île. Il y avait un serpent. Un serpent qui avait des jambes et marchait le long de l'île. Et sur l'île, il y avait aussi un homme et une femme. Ils n'étaient guère intelligents. Mais ils étaient contents comme des rougets. Le serpent, un soir,alors qu'il marchait, rencontra la femme. Ils se mirent à parler. Ils devinrent amis. Le serpent plaisait beaucoup à la femme car lorsqu'il parlait il faisait des petits bruits avec sa langue. Et puis la langue léchait, légère, sa lèvre. Comme s'il y avait un petit feu dans sa bouche et que la flamme sortait de sa bouche en dansant. Chose qui plaisait beaucoup à la femme. De plus, l'homme l'ennuyait car, quoiqu'il arrivât, il était toujours content comme un rouget. Que dit le serpent ? Le serpent lui raconta des choses sur le monde. Il lui racontât qu'il y avait eu un grand typhon sur l'île et que tous les poissons étaient sortis de l'eau. La femme écoutait ces choses et tombait amoureuse.
Je marche dans ta bouche
comme un enfant
à cœur ouvert
qu'inonde la mer
où resplendit
le premier mot
prononcé en silence
comme un cristal
il se détache
des yeux au ciel
du ciel à la terre
et ainsi de suite
jusqu'au rivage de toi
sur cette rive
à la dérive
nous marchons... ...
Je m’accuse d’avoir écrit des poésies, supplications, injures
Je m’accuse de ne jamais avoir refusé une goutte d’eau à une fleur
Je m’accuse de mes lèvres et du doigt sur elles
Je m’accuse mille fois d’espérances, mille fois de foi, mille fois de la neige et de la pluie
Je m’accuse du vert des prés, du blanc de la lune, du rouge de la passion
Je m’accuse du plaisir de ma peau et sous ma peau
Je m’accuse d’Arthur Rimbaud, Antonin Artaud, Breton, Dylan Thomas, Ginsberg, Enrique Lihn, Yeats, Caravaggio, Campana, Antonio Porchia, Lautréamont, Arrabal, Jodorowsky, Ferlinghetti…
Recherche
Un jour crie, un autre rit
les feuilles tombent et renaissent
les pleurs nourrissent les pousses du sourire
en transformant les larmes en salive de baiser
De moment en moment de jour en jour
de rêve en rêve de visage en visage
nous traversons les ombres et les lumières
conscients ou inconscients de notre exil
de notre retour
nous prenons les formes extérieures pour une réalité inoxydable
la route pour un chemin obligé
massif et objectif
Mais ce qui change et passe
ce qui reste et se transforme
les années les saisons et les jours
dieu et les dieux l'homme et la femme la route et les routes
nous disent que le seul vrai pèlerinage
est celui à l'intérieur de nous-mêmes.
Je lêche l’hostie blanche opaque
qui irrite ma bouche et écume
brebisenveloppée
salive autour refermée et sur la langue sur le palais
Je dis oui et je m’incline
idiot d’un sourire
tant que dure le regard sur le front
les sourcils pour cacher la rancœur du domestique
Je voudrais je voudrais
gueule de loup de tigre de bête infâme violente
griffes dans la chair
lacérer fouiller déviscérer
morsures de chien sauvage hostile
Oui
Oh oui