AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Woland


[...] ... Sous la direction du NKVD, le SIM se livra à des atrocités inhumaines. Les nationalistes exploitèrent ces faits en les exagérant, créant ainsi une légende noire. Cependant, si tous les documents furent détruits, les témoignages oraux et les dénonciations incessantes de Manuel de Irujo et de Pere Bosch Gimpera ne laissent aucun doute sur les méthodes d'interrogatoire "scientifiques" employées par les soviétiques. Les méthodes du SIM avaient évolué depuis les tabassages à coups de tuyaux en caoutchouc, les traitements à l'eau bouillante ou glacée et les simulacres d'exécution des premiers temps. Le sol des cellules était aménagé de façon que les arêtes vives des briques blessent les pieds des prisonniers nus qui y étaient détenus. Des bruits métalliques, des couleurs, des lumières étranges et des sols en pente créaient des phénomènes de désorientation et de perte des sensations. Et si cela écouait, ou si les interrogateurs étaient pressés, il y avait toujours "la chaise électrique" et "la caisse à bruits", mais ces moyens risquaient de rendre les prisonniers fous trop vite.

Il n'existe pas d'estimation fiable du nombre total de personnes détenues par le SIM, ni des pourcentages, encore qu'il soit quasi certain qu'il y eut plus de républicains que de nationalistes. On disait que quiconque critiquait l'incompétence militaire soviétique ou les pilotes volontaires étrangers avait autant de chance de se retrouver accusé de trahison qu'une personne qui s'opposait au communisme pour des raisons idéologiques. Le ministre de la Justice, Manuel de Irujo, démissionna le 10 août 1938 pour protester contre les procédures frauduleuses, mais resta au sein du gouvernement comme ministre sans portefeuille. Ces pratiques judiciaires et surtout les méthodes du SIM atterraient également beaucoup d'autres républicains éminents, mais Negrín rejetait toute critique de l'activité du SIM comme propagande ennemie. Il faudra attendre 1949 pour qu'il reconnaisse devant le journaliste américain Henry Buckley qu'il avait eu tort. ... [...]
Commenter  J’apprécie          80





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}