Parce que tu m'attends
et que je te désires
nous nous rencontrerons, liberté.
Une
Grilles,
grilles face auxquelles
je me retrouve
où que je regarde,
cernant ma cellule
mon arbre, ma cour.
Grilles,
qui rendent opaques
les sons eux-mêmes
et, de ces vagues
seul parvient l'écho
affaibli de leur chant
quand elles frappent les rochers.
Grilles,
qui me séparent
de ma mer bien-aimée,
qui, seulement, me laissent
respirer l'air
et son odeur salée.
Grilles,
qui me marquent
le visage, les mains,
froide et grise frontière,
barrière immuable
qui brise l'étreinte.
Qu'elles coupent mes nuages,
ma lune et mon ciel :
elles ne parviendront
pas à faire taire ma voix
ni à éteindre ma flamme.