Ludwig TIECK :
Le mortel ne peut jamais compter sur la raison et la logique pour pénétrer sa propre essence… Et peu importe, n’est-ce-pas ? s’il pense avec des notes de musique ou avec des pensées. La musique, langue plus obscure et plus délicate, souvent lui semblera bien préférable à la langue elle-même.
Ainsi que des semences merveilleuses, les notes jettent en nous des racines avec une rapidité incroyable ; des forces ardentes et invisibles nous animent, et en un instant s’élève le bruissement d’un bocage que parent mille fleurs merveilleuses aux couleurs d’une étrangeté indescriptible ; parmi les feuilles et les branches surgit notre enfance et même un passé plus lointain encore.
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