Truffaut et Godard sont tous deux associés à la Nouvelle Vague dont ils restent, dit-on, les plus flamboyants représentants.:Arnaud Guigue, agrégé de philosophie vient de décider de mettre en parallèle leurs deux carrières.
Leurs deux noms résonnent comme ceux des figures tutélaires du cinéma français d'auteur. Ces pères fondateurs de la Nouvelle Vague, critiques de la "qualité française", ressemblent-ils à leur image : l'un, créateur de formes cinématographiques, bénéficiant d'une aura extraordinaire auprès des milieux intellectuels, non commercial, et l'autre, aimé, populaire, sachant raconter des histoires et mettre en scène sans avoir révolutionné le cinéma ? C'est à une brillante analyse que nous invite cet ouvrage à travers toute la cinématographie des deux célèbres réalisateurs. Jouant adroitement de la chronologie de leurs films respectifs, Arnaud Guigue met en évidence leur différence dès le départ. Qu'ont de commun ces films noirs détournés, Tirez sur le pianiste et A bout de souffle ; ou ces films de science-fiction Fahrenheit 451 et Alphaville ?
L'analyse des scénarios, de la direction d'acteurs, de thèmes spécifiques tel celui de l'éducation, et surtout des images approfondit cette confrontation de deux pratiques et de deux visions du monde tout en ajoutant au plaisir de la lecture du cinéphile et de l'amateur. A contre-courant des images toutes faites, un essai revigorant qui est aussi une traversée et une relecture non conformiste de l'histoire du cinéma français.
L'un et l'autre ont toujours dit qu'en dehors de cet amour pour le cinéma, ils n'avaient rien partagé. Tout au long des années 60, l'écart se creuse entre leurs films. Le point de rupture, c'est 1968. Tous deux tournent alors avec le même acteur, Jean-Pierre Léaud, des films radicalement différents : pour Truffaut, c'est Baisers volés, un film assez intemporel, et pour Godard, un manifeste politique interventionniste, Le Gai Savoir.
Si d’emblée l’auteur précise que : « Ce livre n’est donc aucunement une attaque contre Godard, tout au plus un plaidoyer en faveur de Truffaut » on sent bien de quel coté penche l'auteur aime particulièrement Truffaut et se montre prêt à le défendre bec et ongles pourfendant jusqu’aux limites de la mauvaise foi.
L’ouvrage s’articule autour de « duels » ou un film est comparé à un autre ( A bout de souffle et Tirez sur le pianiste.Bande à part contre Jules et Jim, Alphaville contre Fahrenheit 51...) et on voit bien qu'entre Godar et Truffaut, l'auteur a clairement choisi son camp... Partial mais néanmoins pasisonnant
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