Les enfants dévoraient leur goûter.Je les regardais,partagé entre la curiosité et l 'amertume.Il y a vingt ans,nous étions à leur place,aussi impatients lorsque nos mères nous donnaient un morceau de pain et une barre de chocolat.
J'avais de la difficulté à accepter que nous ne soyons plus les derniers,les plus jeunes.
Mais comment ignorer qu'à trente ans l'enfance est finie,qu'une part de nous-même s'est enfuie,dont ne subsistent que les souvenirs,et des photos qui font mal ?La vie me semblaient trop triste,trop absurde pour l'infliger à des innocents.Ces enfants avaient trois ,cinq ou six ans.Que deviendraient-ils ? Quel serait leur chemin ? Quand ils auraient mon âge,j'entrerais dans le dernière ligne droite.Si je n 'était pas mort.
Au fond,je leur en voulais de devoir me survivre.