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Citations de Arnaud Guillon (16)


Les mains accrochées au guidon de sa bicyclette, Ninon a ralenti sur les pavés et s'est arrêtée devant le square Laurent-Prache. Son ombre allongée à ses pieds, elle a remis de l'ordre dans ses cheveux puis elle a attaché son vélo.
Tandis qu'elle rejoignait la terrasse du Bonaparte, Paul, le cœur battant, a récité mentalement le message qu'elle lui avait envoyé :
« Après la nuit, pourquoi pas le jour ?
Je t'embrasse.
N. »
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(...) même quand il nous est proche et qu'on croit le connaître, un couple demeure une bulle opaque à l'intérieur de laquelle il est impossible de savoir ce qui se passe.
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Vincent émergeait d'un profond sommeil. Il était tellement habitué, à Paris, où il avait de fréquentes insomnies, à s'endormir épuisé et à se réveiller fatigué, qu'il n'aurait su dire depuis quand il ne s'était pas pas aussi bien reposé.
Les mains croisées derrière la tête, il écoutait avec bonheur les roucoulements d'une tourterelle. Durant les étés de son enfance puis de son adolescence, déjà, chaque matin le chant d'une tourterelle l'avait accompagné. Se pouvait-il qu'elle fut revenue après toutes ces années ?
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- Et la trahison ? Tu en fais quoi de la trahison ?
- Et le pardon ? Tu en fais quoi du pardon ? La vie n'est pas une ligne droite. Elle est au contraire pleine de détours, de hasards, de rencontres, et chacun peut avoir des moments de faiblesse. Ce n'est pas une raison pour le condamner ou tout remettre en question.
- Sauf que ces "moments de faiblesse" comme tu les appelles, ne sont que la négation d'une promesse et d'un engagement ! La fidélité, ç a existe ! C'est précieux ! Ce n'est pas quelque chose qu'on jette par la fenêtre à la première occasion ! Sinon, où est le respect ? Où est l'amour ?
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Arnaud Guillon
Les enfants dévoraient leur goûter.Je les regardais,partagé entre la curiosité et l 'amertume.Il y a vingt ans,nous étions à leur place,aussi impatients lorsque nos mères nous donnaient un morceau de pain et une barre de chocolat.
J'avais de la difficulté à accepter que nous ne soyons plus les derniers,les plus jeunes.
Mais comment ignorer qu'à trente ans l'enfance est finie,qu'une part de nous-même s'est enfuie,dont ne subsistent que les souvenirs,et des photos qui font mal ?La vie me semblaient trop triste,trop absurde pour l'infliger à des innocents.Ces enfants avaient trois ,cinq ou six ans.Que deviendraient-ils ? Quel serait leur chemin ? Quand ils auraient mon âge,j'entrerais dans le dernière ligne droite.Si je n 'était pas mort.
Au fond,je leur en voulais de devoir me survivre.
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Photographier : c'est mettre la même ligne de mire la tête, l'oeil et le coeur. C'est une façon de vivre.
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Manon avait baissé sa vitre et le coude appuyé a la portière elle contemplait la mer. Les yeux plissés sous l'effet du soleil, elle tentait d'apercevoir les iles a l'horizon en respirant l'odeur d'iode qui montait de la plage.
- Quel temps merveilleux, dit Vincent. Nous avons de la chance.
Il avait ralenti quand le ruban bleu de la Manche était apparu après le dernier virage, et maintenant il longeait tout doucement la promenade pour que Marion profite du spectacle.
- Tu es contente ?
Marion s'est retournée et l'a dévisagé sans répondre, puis de nouveau elle a regarde vers le rivage
Hier soir elle pensait renoncer a ce voyage pour rester seule quelques jours, loin de Vincent, et réfléchir a ceux qu'ils allaient devenir. Mais ce matin - et même si elle risquait de le regretter -, la fatigue, la moiteur de l'air et les nuages au dessus de Paris l'avait décidée a faire son sac et a partir.
"Dormir et s’aérer", songea-t-elle alors comme si elle se fixait un but pour le week-end.
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Il y a eu bien des malheurs ,bien des chagrins depuis ce été là.L'irrémédiable est entré dans ma vie.Celle de mes parents est maintenant derrière eux.Souvent,je me demande à quel moment ils en ont franchi la moitié.
J'ai un pincement au coeur en pensant à l'homme et le femme qu'ils sont devenus.Le rempart qu'ils constituent est chaque jour plus fragile.
Le temps qu'il nous reste à partager est compté.Nous n 'avons pas su nous parler,eux et moi;nous n'avons pas su nous comprendre.Ma dureté ,mes silences n'ont pas facilité le dialogue.Nous serons passé les uns à côté des autres sans nous voir.Peut-être est-ce ainsi dans toutes les familles.
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Les parents continuaient à lire,à bavarder,comme si ces garçons et ces filles auxquels ils ne prêtaient attention ne devaient pas grandir. Ils auraient dû avoir l'oeil collé au viseur d'un appareil-photo et fixer les petits visages,les silhouettes graciles qui dans quelques mois auraient changé.Mais ils laissaient s'envoler des images,des instants perdus à jamais.Ils étaient des parents comme avaient été les nôtres: présents,mais inattentifs;ils reproduisaient un schéma identique,sans se poser de questions,sans curiosité,sans esprit de découverte.
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La chaleur dans les rues était accablante et les piétons, comme s'ils redoutaient les effets du soleil, rasaient les murs ou marchaient sous les arbres.Les stores baissés, aux fenêtres, donnaient l'apparence d'une cité fantôme dont l'activité aurait cessé depuis longtemps. Debout sur une passerelle, Paul et Ninon considéraient, en dessous d'eux, l'avenue déserte à côté d'un bassin que longeaient des camions-citernes. Hauts comme les immeubles alentour,des navires aux couleurs des Minoan Lines ou des Anek Lines se reposaient de leur dernier voyage. Alors qu'elle allait s'éloigner, Paul enlaça Ninon qui aussitôt s'esquiva. Dans l'air marin flottait une odeur mêlée de pétrole et de caoutchouc. [...]
Le goudron fondait sur la chaussée. Un oiseau chantait dans sa cage. Trois vieilles dames hélaient un taxi.L'esplanade, devant le Musée national archéologique, était une fournaise que personne n'osait affronter.
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Les mains croisées derrière la tête, il écoutait avec bonheur les roucoulements d’une tourterelle. Durant les étés de son enfance puis de son adolescence, déjà, chaque matin le chant d’une tourterelle l’avait accompagné. Se pouvait-il qu’elle fût revenue après toutes ces années ? Quelle était la durée de vie d’une tourterelle ? Vincent n’en savait rien, mais cette idée merveilleuse d’un oiseau qui aurait traversé le temps lui plaisait et un sourire est apparu sur son visage.
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Photographier : c'est mettre sur la même ligne de mire la tête, l'oeil et le coeur. C'est une façon de vivre.
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Hier soir elle pensait renoncer à ce voyage pour rester seule quelques jours, loin de Vincent, et réfléchir à ce qu'ils allaient devenir. (P.11)
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"Connaît-on jamais ses proches? " se demanda-t-il en songeant avec amertume à l'illusion qu'avait été sa vie pendant tant d'années. (P.223)
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Comment les choses, en l'espace de quelques heures, pouvaient-elles aussi mal tourner ? Comment la frontière entre le bonheur et le drame, entre la vie et la mort, pouvait-elle être aussi mince? (P.193)
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Jean et Manon revenaient du tennis. – On dirait que tu as mouillé la chemise ! lança Éric en éclatant de rire pour cacher son trouble devant la beauté brune aux seins haut perchés et aux fesses rebondies qui traversait la terrasse en serrant sous son bras une raquette et une boîte de balles.– Content de te voir ! dit Jean. Quand es-tu arrivé ?– Il y a un quart d’heure.Les deux amis se sont donné l’accolade, puis Claire, après que Manon eut ôté son bandeau et Éric ses lunettes noires, a fait les présentations.– Depuis le temps qu’on me chante vos louanges !– Moi aussi, j’ai entendu parler de vous.– En bien ou en mal ?Le rire d’Éric, qui retenait sa main dans la sienne, a dispensé Manon de mentir.Consciente que cet homme lui plaisait, elle avait brusquement du mal à soutenir son regard bleu qui semblait ne plus pouvoir se détacher d’elle.
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