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Citation de AMR_La_Pirate


L’Archipel Astral de la famille du Stratège était composé de cinq grosses îles entourant un immense château — une forteresse volante — et d’une multitude de petites îles. Chaque île était reliée par des plateformes volantes (car les petites îles n’étaient pas immobiles, elles bougeaient de manière aléatoire dans le sens inverse des aiguilles d’une montre par rapport à tout l’archipel) et les cinq grosses îles (celles-ci gravitant lentement dans le sens des aiguilles d’une montre autour de la forteresse centrale, à égale distance chacune) étaient barricadées dans d'impressionnants charmes protecteurs invisibles afin d’empêcher les navires non invités d’entrer ou d’accoster. Tout au centre de l’archipel, au milieu des cinq grosses îles dominait de toute sa hauteur un imposant château, ou plutôt forteresse à la fois de style Moyen-Âge et Renaissance d’avant le Cataclysme. En effet la forteresse était aménagée confortablement pour y vivre, tout en ayant tout le matériel nécessaire à la défense et l’attaque. 

[…]

— Ton œil va bien ? demanda Alex. 
— Ouais, j’avais le nécessaire pour le soigner, mentit Alzâck. Par contre je vais évidemment vous raconter bien des choses passionnantes. Mais j’aimerais le faire là où nous ne serons pas à l’écoute.
Les cinq amis partirent en direction du manoir Lloyd. Une fois tous entrés dans le bâtiment, ils fermèrent les volets et les rideaux, sans pour autant être entièrement dans le noir.
— On t’écoute, sourit Alex. 
— Regardez par vous-mêmes, montra Alzâck en retirant son cache-œil et en soulevant sa paupière. 
Autant dire que ses amis furent surpris. 
— Je connais cet œil, dit Grégory. Il y avait plein de dossiers dessus dans ton archipel. Le noir qui rempli le globe oculaire serait la représentation de l’Astral. Le violet de la cornée symboliserait une chose nommée « Ginnungagap », « le rouge de l’iris signifierait que l’utilisateur est d’un sang royal, et la pupille en forme de fleur serait l’illustration de l’Yggdrasil, le mythique arbre des neuf mondes, dans la mythologie scandinave.
— Scandi-quoi ? répéta Mélissa.
— Une civilisation qui vivait sur un lieu nommé Terre, avant le Cataclysme, dit Alzâck. Et dans leur croyance, notre Monde se nommait Midgard et il y avait huit autres Mondes.
— Tu as d’autres surprises comme ça ? demanda Alex.
Alzâck échangea entre son âme et celle de sa moitié vampirique. Ses amis sursautèrent en voyant ses airs de Vampire. Mais ce qui les effraya bien plus fut de voir le Alzâck qu’ils connaissaient sous forme de fantôme bleu. 

[…]

 Alzâck regarda la foule des élèves, qui le motivaient à faire un discours en criant en chœur « Un discours ! Un discours ! ». Alors il prit le micro, et inspira un grand coup.
— Bonjour à tous, commença-t-il. Même si c’est mondialement connu, moi, je ne connais pas la plupart d’entre vous, alors laissons les célébrations de côté et faisons les présentations. Je m’appelle Alzâck Hawk. Pour être tout à fait honnête, je ne suis pas aussi incroyable que vous le pensez. Je suis le seul Utopien à ne pas avoir de magie en moi, et je n’ai pas eu la chance de connaître mes parents biologiques. Mais j’ai plusieurs amis, ici, ainsi qu’une formidable famille m’ayant accueilli qui m’ont aidé et réconforté quand ça n’allait pas. Si je me suis haussé aussi haut dans ma force, c’est uniquement parce que je connais beaucoup de choses. J’ai une grande confiance en moi, et j’ai surtout énormément de chance. Une chance inouïe, même. Ma mémoire est excellente, et la plupart des combats que je gagne, c’est par chance. Tout le monde me nomme le Stratège invaincu, mais il m’arrive vraiment très souvent d’improviser. Dîtes-vous tous que si vous le vouliez, vous pourriez me battre extrêmement facilement. Si moi, j’arrive à vaincre des flottes entières seul et sans magie, alors imaginez ce que vous pourriez faire, avec la magie !
Alzâck fit une légère pause. Il se rendit compte que son discours n’était pas celui qu’il laissait entendre habituellement à ses auditeurs. Certains parurent même un peu déçus. Alors il frappa du poing la petite table où se tenait le micro.
— Pourquoi avez-vous ces airs déçus ? Pourquoi baissez-vous la tête ?
Ils levèrent tous la tête et ils le regardèrent tous d’un air interloqué.
— Oui ! Je suis faible, mes amis ! reprit Alzâck. Je suis faible et je l’ai toujours été ! Je suis même considéré comme handicapé, sans magie parmi vous ! Alors, pourquoi suis-je là, devant vous, vous regardant de haut ? Hein, pourquoi ?!
Ils parurent tous choqués par le changement soudain de ton, mais ne trouvèrent aucune réponse.
— Parce que je suis un Humain ! Mes gènes, mon corps, sont les mêmes qu’un Humain de l’Ancien Monde ! À cette époque, les Humains n’avaient pas de magie, exactement comme moi ! Alors pourquoi ? Pourquoi suis-je là, me tenant fièrement et puissamment devant vous tous ?! Avant d’acquérir la magie, les Humains se battaient « à mains nues ! Et ils étaient, tout comme moi face à vous, faible contre ceux qui utilisaient la magie ! Un Humain qui se retrouve devant un ennemi bien plus puissant que lui se retrouve lâche, et faible. Mais grâce à cette faiblesse, s’il parvient à maîtriser sa lâcheté, il apprend une nouvelle vertu : la sagesse ! Et pendant que les forts aiguisaient leurs crocs et vous vos sorts magiques, les Humains d’antan, ainsi que moi-même aiguisons notre sagesse ! Et c’est grâce à cette sagesse que je suis le plus fort d’entre nous tous, car c’est de cette sagesse que je tire mes stratégies ! Après le Cataclysme, l’humanité a gagné la magie et a gardé sa sagesse. Vous avez la même sagesse que moi, mais votre don pour la magie vous a régressé. Si vous avez les mêmes armes que moi, vous ne savez pas vous en servir ! Je suis faible, sans magie et c’est pour ça que je bats les forts car j’ai appris à aiguiser mon arme ! Je suis faible, et j’en suis fier ! Car en tant que faible, je tiens les forts en mon pouvoir ! 
Toute la foule, même les professeurs, fut gagnée par le discours et applaudit tout en criant au triomphe.
— Merci, conclut Alzâck. »
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