Il ne s’est rien passé d’autre, la veille, que ce baiser devant le réfrigérateur, que l’odeur de ses cheveux, que la douceur de sa nuque. Il a compris en un instant qu’elle n’avait pas besoin d’autre chose que de cet instant de douceur. Tout comme lui, peut-être. Une fraction de temps où on s’accroche à quelque chose qui n’existe pas et qu’on n’a pas la force de poursuivre. Alors ils sont restés blottis l’un contre l’autre dans le divan. Ils ont attendu que le sommeil les enlève et les emporte, l’un comme l’autre, en ces régions sombres où tout se mélange.
Ce n’est pas pour rien qu’elle lui faisait penser à un automate. Un automate dont les batteries seraient sur le point d’être vides.
Il essaie de se laisser pénétrer par les lieux, leur atmosphère, leur odeur… Une méthode bien souvent expérimentée mais qui ne fonctionne que pour les détectives de romans. Pour un simple flic comme lui, les choses sont toujours plus difficiles et moins évidentes.