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Citation de enjie77


l'aube. A peine le soleil, depuis le Mont Nébo, a-t-il rougi les murs et les tours de Jérusalem que l'appel à la prière éclate, réfractant ses rayons comme en un long écho. Une voiture ocre-brun, à immatriculation officielle sort de la ville. Ebloui, le chauffeur cligne des yeux : mais il s'accoutume en poursuivant sa route qui traverse, droit comme un ruban, le district de Judée en direction du nord, vers Samarie et la Galilée inférieure. L'effrayante rocaille de la Judée, d'un gris lacté, les entoure avec ses ombres profonds, ses crêtes mauves et rosées. La voiture grimpe les pentes sans effort, les descend en douceur, franchit les sommets en zigzaguant. Dans les ravins, les creux du relief, le paysan arabe est déjà au travail : presque aucune terre juive entre Jérusalem et la plaine de Jezraël. L'olivier, gris de nature mais blanc de poussière, grimpe aux versants du massif ; à gauche, en haut, on aperçoit Mizpa, avec la tour surmontant le tombeau du prophète Samuel. La contrée étend ses angoissantes solitudes de pierre. Mille cinq cents ans de pluie ont emporté la terre arable de toutes les pentes et de tous les sommets, le vent et le soleil ont poli, arrondi la forme des montagnes. Depuis dix ans seulement, le gouvernement a fait planter de nouvelles forêts, timides enclos d'arbres protégés des chèvres par des grillages et des pancartes. Mais l'air qu'on respire est incomparable dans la fraîcheur du matin ; au-delà d'Ataroth, les hautes terres s'élèvent toujours en de nouveaux plissements, boursouflures de pierres au sommet aplati. A gauche, vers l'ouest, on devine la plaine de Saron et la mer.

Page 95 - Israël en 1929
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