On s'habitue à tout. C'est l'atout dont disposent les oppresseurs et les intolérants. Leur victime ploie pour ne pas rompre. L'homme s'adapte pour survivre. La minorité rejoint la majorité. Et tandis que son regard se durcit sur le monde, sa fierté s'avère fragile et malléable comme le crâne d'un nouveau-né. On peut scinder sa personnalité. Alors qu'une partie de soi vit dans l'angoisse et l'humiliation, on fait fonctionner l'autre comme si de rien n'était. Rien de plus simple.