Nuit d’hiver
extrait 6
Dans la ville elle dresse son usine,
elle y fabrique l’arme piquante des peines,
à la lueur de la nuit raide.
Dans les faubourgs,
comme de la paille sale, tombe la lumière des réverbères.
Un peu plus loin,
au coin, un manteau crissant frissonne,
un homme, assis,
se contracte comme la terre, mais en vain,
l’hiver le piétine.
Là même où de l’obscurité vient émerger
un arbre aux feuilles de rouille,
j’arpente la nuit d’hiver.
Comme doit le faire
son propriétaire.
(décembre 1932)
/Traduit du hongrois par Gábor Kardos