Ainsi, qu'elles pleurent ou qu'elles aient les joues sèches, qu'elles soient arrivées à pied, en voiture, en transport en commun ou à dos de mulet, elles avaient toutes une chose en commun : la honte. Et cette honte, Ada pouvait les en débarrasser. Il leur suffisait de demander. Il lui suffisait de prendre. Et Ada prenait ces enfants qu'on lui tendait chaque jour. Elle les prenait avec avidité, les serrant dans ses bras maigres, les palpant, vérifiant leurs nippes et ce qu'elle pouvait en tirer.