Le beau est le caractère artistique des choses ou des êtres. Nous disons : « La rose est belle. — Le grondement du tonnerre est beau. — La Sainte Famille de Raphaël est belle. » Depuis l'année 1636, l'histoire littéraire répète: «Beau comme le Cid. »
Sans doute nous percevons les objets beaux par les sens, mais le plaisir que le beau nous cause n'est pas un plaisir des sens, comme le plaisir d'une odeur agréable ou le plaisir d'une saveur appétissante.
Tout objet matériel et sensible a nécessairement une forme; ce n'est pas dans la matière, c'est dans la forme que réside la beauté. Cette forme, pour l'homme qui la perçoit, peut devenir l'objet d'an jugement et d'un plaisir :
1° parce que cette forme est la manifestation d'une idée;
2° parce qu'elle peut revêtir la matière du caractère de la beauté.
Heureux l'homme auquel peut s'appliquer ce portrait esquissé par Goethe : « Le reflet du beau devient sensible pour son intelligence par mille expressions variées , son esprit reflète toutes les merveilles de la nature. » Enfin le rapport étroit entre le beau et le bien a été vivement indiqué par les paroles immortelles de Schiller : « L'aspiration vive et pure vers le beau amène toujours à sa suite la pureté morale. »
La jeune Tarentine.
ÉLÉGIE.
Pleurez, doux alcyons! ô vous oiseaux sacrés,
oiseaux chers à Thétys; doux alcyons, pleurez !
Elle a vécu, Myrto, la jeune Tarentine !
Un vaisseau la portait au bord de Camarine :
Là, l'hymen, les chansons, les flûtes, lentement
Devaient la reconduire au seuil de son amant.
Une clef vigilante a, pour cette journée,
Sous le cèdre enfermé sa robe d'hyménée,
Et l'or dont au festin ses bras seront parés,
Et pour ses blonds cheveux les parfums préparés.
Mais, seule sur la proue, invoquant les étoiles,
Le vent impétueux qui soufflait dans ses voiles
L'enveloppe ; étonnée et loin des matelots,
Elle tombe, elle crie, elle est au sein des flots.
Elle est au sein des flots, la jeune Tarentine!
Son beau corps a roulé sous la vague marine.
Thétys, les yeux en pleurs, dans le creux d'un rocher,
Aux monstres dévorants eut soin de le cacher.
Par son ordre bientôt les belles Néréides
S'élèvent au-dessus des demeures humides,
Le poussent au rivage, et dans ce monument
L'ont au cap du Zéphyr déposé mollement;
Et de loin à grands cris appelant leurs compagnes,
Et les nymphes des bois, des sources, des montai-
Toutes, frappant leur sein et traînant un long deuil,
Répétèrent, hélas! autour de son cercueil :
« Hélas! chez ton amant tu n'es point ramenée;
Tu n'as point revêtu ta robe d'hyménée;
L'or autour de ton bras n'a point serré de noeuds,
Et le bandeau d'hymen n'orna point tes cheveux. »
André Chénier.
Le nom de sophiste, considéré au VIe siècle comme synonyme de sage avait été fort honoré avant l'époque de Pythagore ; il désignait alors tous ceux qui se distinguaient, soit dans un art quelconque, soit par l'habileté à exprimer leurs pensées. Il fut revendiqué vers le milieu du Ve siècle par quelques hommes de plus d'esprit que de conscience dont les moins inconnus sont
Protagoras, Gorgias, Polus, Thrasymaque, Calliclès, Hippias, etc.
Mais si la poésie fut, aux premiers jours, une expression harmonieuse des croyances publiques et des traditions nationales; du jour où la prose et récriture firent ensemble leur avènement dans le monde hellénique, alors se produisirent les premières manifestations de l'esprit individuel qui mit les œuvres de la réflexion à la place des œuvres de l'imagination et du sentiment.
En une façon, l'on appelle nature la matière première attachée à tout ce qui a en soi le principe du mouvement et du changement; en une autre façon, c'est la forme et le modèle conforme à la raison
Elle semblerait encore une substance qui est non point élément mais principe.
La nature en tout est le principe de Tordre.. C'est un génie, ce n'est point un Dieu.
Tout ce qui est bon est beau et rien n'est beau sans harmonie — Aucune harmonie, aucune discordance n'est plus importante qu'entre l'âme et le corps.. . La seule voie de salut pour tous deux est de n'exercer jamais l'âme sans le corps ni le corps sans l'âme; ainsi se soutenant l'un l'autre, ils maintiendront l'équilibre et la santé.