En vérité, je ne craignais ni un attentat ni une agression. Je craignais plutôt une rencontre, un simple regard. Je craignais que, dans la masse des inconnus, dans notre promiscuité, un de ces étrangers furtivement croisés me regarde, me regarde vraiment. Il y avait peu de risques, ce genre de choses n'arrivait plus guère, me semblait-il, mais je n'aurais su comment réagir. Hors cadre familial et professionnel, je ne savais plus très bien comment
entrer en contact avec un être humain.