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Citation de odin062


Dès le moment où tu crèves, ton corps ne t’appartient plus. La pudeur avec laquelle tu l’avais traité pendant quatre-vingts ans, ou plus, ne compte plus. Tous les efforts que tu avais fournis pour lui conserver une certaine dignité en toutes circonstances sont anéantis. Une fois mort, ton corps n’est plus qu’une masse lourde, gênante et souvent laide, emportée par des inconnus, auscultée par des inconnus, trifouillée par des inconnus, et mise en boîte par des inconnus. Des inconnus qui te voient à poil, qui te changent comme un gosse, qui t’ouvrent de bas en haut si nécessaire. Cette perte d’intimité est le pire dans la mort. (...) En plus, ce corps rigide et froid des premières heures, voire des premiers jours s’il est bien conservé, c’est encore toi : ton enveloppe de mort ressemble au début en tout point à ton enveloppe de vivant, et elle recèle un tas d’informations que tu cachais par pudeur. Moi, j’ai pas envie que des gens que je ne connais pas me voient les couilles et me mettent un slip. C’est pour ça que je te dis que pour mourir dans la dignité, la mer, c’est l’idéal. Au moment fatidique, on devrait tous prendre un bateau et se jeter par-dessus bord. (...) La noyade en pleine mer permet de faire disparaître instantanément le corps devenu encombrant et, mieux encore, de l’offrir à manger aux poissons. On meurt utile, dans l’élégance et la discrétion.
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