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Citation de 2605


2605
13 septembre 2012
Je crois que j’aime les cuisines plus que tout au monde.
Peu importe où elles se trouvent et dans quel état elles sont, pourvu que ce soient des endroits où on prépare des repas, je n’y suis pas malheureuse. Si possible, je souhaiterais qu’elles soient fonctionnelles, et lustrées par l’usage. Avec des tas de torchons propres et secs, et du carrelage d’une blancheur éblouissante.
Mais une cuisine affreusement sale me plaît tout autant.
Ce lieu où trainent des épluchures de légumes, où les semelles des chaussons deviennent noires de crasse, je le vois étrangement vaste. Un énorme réfrigérateur s’y dresse, rempli de provisions suffisantes pour tenir facilement tout un hiver, et je m’adosse à sa porte argentée. Parfois je lève distraitement les yeux de la cuisinière tachée de graisse ou des couteaux rouillés : de l’autre côté de la vitre brillent tristement les étoiles.
Restent la cuisine et moi. Cette idée me semble un peu plus réconfortante que de me dire que je suis toute seule.
Quand je suis vraiment épuisée, je songe avec enchantement qu’au moment où la mort viendra, j’aimerais pousser mon dernier soupir dans une cuisine. Seule dans le froid, ou au chaud auprès de quelqu’un, je voudrais affronter cet instant sans trembler. Dans une cuisine, ce serait idéal.
Avant d’être accueillie par les Tanabe, je dormais tous les jours dans la cuisine.
Où que je me mette, j’avais le sommeil agité, et en me laissant dériver de ma chambre vers le reste de la maison, à la recherche d’un endroit plus confortable, j’ai découvert un matin à l’aube, que c’était près du frigidaire que je dormais le mieux.
Je m’appelle Mikage Sakurai, mes parents sont morts jeunes l’un et l’autre. Et j’ai été élevée par mes grands-parents. A l’époque où je suis entrée au collège, mon grand père est mort. Ensuite nous nous sommes débrouillées toutes les deux ma grand-mère et moi.
Et puis l’autre jour, voilà qu’elle est morte à son tour. Ça m’a fait un choc.

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