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Citation de SZRAMOWO


En cette journée glaciale du 27 Nivôse, an II de la République, – ou, comme nous autres, gens de l’ancien style nous obstinons à dire, du 16 janvier 1794, – la salle du Théâtre national était remplie d’une nombreuse assistance, l’apparition d’une jeune actrice en renom dans le rôle de Célimène ayant attiré à cette reprise du Misanthrope tous les amateurs de spectacles.
Le Moniteur, qui relate au jour le jour avec impartialité les événements de l’époque, nous informe qu’à la même date l’Assemblée de la Convention vota une nouvelle loi autorisant ses espions à effectuer des visites domiciliaires et des arrestations sans avoir besoin d’en référer d’avance au Comité de sûreté générale ; l’Assemblée désirant agir avec rigueur et promptitude contre « les ennemis du bonheur public » promettait aux dénonciateurs, comme récompense, une somme de trente-cinq livres « par tête fournie à la guillotine ».
Quelques lignes plus bas, le Moniteur note également que, ce même jour, le Théâtre national fit salle pleine pour la reprise, avec nouveaux décors et costumes, de la célèbre comédie.
L’Assemblée, ayant voté la loi qui plaçait plusieurs milliers de personnes à la merci d’espions et de délateurs, leva la séance, et quelques-uns de ses membres, en quittant les Tuileries, traversèrent la Seine pour gagner le nouveau théâtre tout proche du Luxembourg où la troupe de la Comédie française s’était installée depuis quelques années.
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