L’agave
Abandonne le sable sicilien, la musique et le miel
des Arabes et des Grecs,
brise les doux liens, ce lait
inerte des racines,
descends dans la mer reine somnolente
verte bête avec des bras de douleur
comme qui se tient sur la brèche ; dans les grandes
villes, dans les neiges, dans le bois, dans le désert
des caravanes marchent sans cesse ;
voyage avec l’âme
froide des mouettes
avec le cœur fécond avec le poisson gravide
qui plus loin enrichit le filet
et la main si lente de Dieu
venue en plein vol d’un nid de brouillard.
p.22
/ traduit de l’italien par Giulia Camin et Benoît Casas