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Citations de Béatrice Marchal (28)


Béatrice Marchal
Dans la causerie du silence
passent des mots des phrases
comme une flamme au travers d’une bûche
qu’on croyait consumée,

faut-il rajouter du bois sec
qu’on ramassera tout autour
dans l’espoir de libérer, crépitant, le texte
qui leur donne force et chaleur

ou craindre
qu’ils n’incendient sans pitié les terres où l’on vivait
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Béatrice Marchal
Ce champ de narcisses
du fond de l'enfance
te fait signe encore

Profusion et perfection des fleurs
ton émerveillement reste intact

L'ombre pourtant s'étend
Du jardin de Beauté
on ne cueille jamais
qu'un bouquet

(" La remontée du courant")
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Béatrice Marchal
Le ciel était encore clair…


Le ciel était encore clair
sur la masse des arbres noirs,
à la brume se mêlait une odeur
de feu de bois.
Un élan soudain
vers la joie l’amour
soulevait l’enfant
dans le crépuscule d’automne.

Sur la profondeur entrevue
se refermait la nuit,
il fallait rentrer.


//Extrait de La Cloche de tourmente, numéro 116 de la revue Friches/ Cahiers de poésie verte.
/Prix Troubadours 2014.
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J'ai vu sur le ciel bleu un arbre aux feuilles roses,
panache de fraîcheur que la brise enlaçait
au rythme de sa danse,
incrédule je m'étais approchée,
     
je suis revenue peu après,
l'apparition avait cessé,
feuilles brun clair vert tendre,
dans l'ordre,
     
plus touffu chaque jour le feuillage oubliait
sa grâce native, ce qui le fit
parfait comme un amour inachevé.
     
p.43
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CE QUE TU AS CRU VOIR COURIR À VIVE ALLURE…


Ce que tu as cru voir courir à vive allure
au-dessus de la plaine en touffes sombres
n’était pas des nuages
à laisser disparaître au loin,
c’est, ne te méprends pas, une mer agitée
de vagues qui gonflent s’effondrent
sans fin se recomposent
en formes nouvelles,
lave en fusion pâte à levain, pétries
travaillées jusqu’au cœur selon le rythme
de la vie qui t’invite, au risque de
t’entraîner t’emporter dans ses bourrasques,
n’était ce bel arbre sur le rivage,
qui t’offre, tourné vers le large,
son tronc à enlacer.
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Mon trouble…


Mon trouble quand arrêtée par votre conversation
j’ai aperçu en contrebas du trottoir
le tendre visage d’un conducteur sur une femme
embrassée
Etait-ce deux couples côte à côte
ou deux moments d’un même amour ?
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   le grand oiseau



   extrait 2

   Nous étions, cet après-midi-là, tout au bonheur d’une évasion, loin de nos préoccupations ordinaires ; nous marchions sur le sable, saoulés d’air marin et de lumière ; quand nous fûmes attirés par les cris d’un goéland qui, retenu par une aile du phare au bout de la jetée, tentait en vain de se dégager. Le sentiment que nous avions éprouvé d’un rare moment de perfection faisait place, devant ce martyre, à un malaise fait d’impuissance, d’irrépressible culpabilité.

   Ma mémoire reste hantée par le grand oiseau qui rassemblait en sursauts désespérés ses forces décroissantes, battant des ailes avec le cri de qui ne renonce pas, celui que poussent, à travers le monde, quelque tragique que soit leur sort, tant d’hommes, de femmes, d’enfants même, dans leur effort de se libérer.
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Béatrice Marchal
Un regard où se rétablir
quand l'élan vous emporte
et qu'on risque la chute,

un regard où s'accouder
au balcon des soirs d'été ,

un regard qui me suive
avec la même paix
après qu'on s'est quittés.
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Salomé, Salomé…
  
  
  
  
Salomé, Salomé, quelle flamme
derrière tant de tristesse, te rend si belle,
toi qui apparais en même temps que la salamandre,
qu’en mil cinq cent quinze le nouveau roi François
préfère au menaçant, impitoyable porc-épic,
royale salamandre
qui crache sur les murs des grands châteaux,
à Chambord, Amboise et ailleurs, l’eau qui apaise
les incendies autant qu’elle avale le feu,
son aliment, sa vie,
fabuleuse salamandre, qu’on dit naître des flammes
et leur survivre, par quelle ordalie
prouver plus évidente pureté,
obsédante salamandre, à laquelle, Salomé,
tu te confonds,
il coule en toi,
Salomé, une douceur à éteindre les fournaises
et ne laisser de la tristesse
que son muet noyau de compassion, réduite
à un visage où s’abreuver d’une tendresse
plus pure que les larmes
ô Salomé, ma salamandre !
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Il a neigé sur ma vie
en flocons pressés
de raconter la légende
d’une île brillant
au-delà de la mémoire

blanche obsession d’un désaccord
neuf absorbant les obstacles
jusqu’à l’horizon
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Non pas des armes
à déposer

mais un rempart
de peur et de fierté
à renverser.

Alors sans masque,
sans tromperie,
vulnérable et intègre,
je laisserai s’étendre
entre nous un rêve sans bords
comme la brume blanche
sur les prés dans les soirs d’automne
protège dans ses pluies
contre la nuit prochaine
une vie innombrable.
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   Frôlement de la mémoire



   extrait 3

   Frôlement de la mémoire : un dimanche matin, le temps est gris et sec, je parle à une autre fillette au bord de la route. Je me sens heureuse, d’un bonheur intense, dont le souvenir est resté intact.

   Un bonheur que rien ne justifie, l’endroit et le moment sont aussi banals que possible, celle auprès de qui je me trouve ne ressent, quant à elle, rien de semblable ; alors pourquoi ce souvenir, qui ne se rattache à rien ni à personne en particulier, persiste-t-il, indélébile ?

   Je me souviens du désir que j’avais de vivre ce moment, aussi simple qu’il était, et le suivant et toute la journée… Je n’avais en moi, pour tout et pour tous, que des sentiments dépouillés d’ombre. Sans doute n’existe-t-il pas d’autre raison de l’étonnante survivance de cette mémoire – la seule au bout du compte absolument vivante.
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Entre dans la forêt à l'heure où la prairie
est noire de soleil, arrête-toi devant
ses hauts fûts, au pied des piliers
d'une cathédrale bruissant
de vent et d'oiseaux, dans une fraîche lumière
puissante comme une aube

regarde
écoute
respire
accueille sur ta peau la caresse du monde
laisse entrer en toi la force initiale
qui ne fut pas ton lot, la joie qui t'a manqué,

et sans plus de regret ni calcul, donne-les.
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[ À propos de la mort de sa mère, Béatrice Marchal susurre ]


Ceux qui sont partis
après beaucoup d’amour, on les retrouve
en soi
branches et feuilles d’un buisson
qui brûle sans se consumer.
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[ Évoquant la mort, Béatrice Marchal consigne ]


je l’attends
/ …
prête à la voir surgir
en tout lieu, à tout moment
sans jamais la saisir
ô toute fragile,
sans savoir qui elle est
ce qu’elle peut changer
ce qu’elle peut construire, par quels mots,
attentive, confiante, je l’attends.
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[ S’adressant à la mort, mais aussi à sa mère, Béatrice Marchal écrit ]


tu délieras en moi les mots
qui s’étaient agrégés au long
de générations dures
et laborieuses en blocs de pudeur,
en cailloux de silence obstruant la rencontre
et l’échange sur un chemin soigneusement
bordé par peur d’en sortir et de s’égarer
hors du groupe, mots compacts comme mottes
de terre à fendre pour que l’air
y restaure la vie.
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Toujours menés/de la poursuite au vide…


Toujours menés
de la poursuite au vide
de la confiance au leurre
mais toujours
invaincus
nos rêves

comme un frai de truite musant dans l’eau claire
par les dents du prédateur éparpillé
pour d’autres bénéfices
d’autres délices
milliers d’œufs opalescents
soigneusement récupérés
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Le fleuve…


Freiné dans son élan
dépouillé de ses rives
le fleuve dans le lac
subsiste par l’effort
opiniâtre et secret
de poursuivre son cours
dissous et confirmé
en des eaux différentes
au destin immobile.

Son chemin se perdra
une dernière fois
dans le delta aux bras
multiples grands ouverts
sur la mer.
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Cette parole…


Cette parole
saisie au vol,
étrangère à la pensée claire,
montée d’un centre
aussi stable que les platanes
dans le miroir tremblant
de la pluie qui ruisselle.
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Il aurait fallu s’endurcir…


Il aurait fallu s’endurcir
dès la cour d’école
à chaque occasion
rendre les coups

Il est trop tard
La part qu’aucun Styx n’a protégée
réclame un déferlement
ininterrompu de bonté

Il n’existe pas de remèdes

Mais d’autres possibles

Chaque fibre assouplie
chaque cellule attendrie
jusqu’au cœur travaillée
dessine l’élan d’une nouvelle voie lactée
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