En voyageant, elle est une autre : non celle qu’elle a toujours été, non celle qu’on attend et à qui on s’attend à l’arrivée. En suspens. Et elle a toujours eu cette sensation précise, même avec son père à son côté, quand ils étaient loin de chez eux, libres ensemble, définis seulement par le lien qui les unissait. […] A présent, sa voie est tracée, et un puissant aimant attire la voiture vers son but. Qu’on l’appelle destin, ou devoir. Et si une robe de voyage doit être sombre, pour dissimuler la saleté et les taches, elle a tout exprès choisi la sienne claire, pour qu’elle portât bien les empreintes du changement. Son dernier petit défi. p.18.