Bela Bartok

Je remercie Babelio et les éditions Contrechamps pour m'avoir transmis ce livre, lors de l'opération masse critique. Déjà, il s'agit d'une très belle édition, d'un beau livre très agréable à lire, ce qui donne envie de connaître d'autres livres de la collection de cette maison d'édition spécialisée dans les ouvrages sur la musique.



J'ai choisi ce livre, pour en savoir davantage sur ce compositeur assez unique. Et ce livre relatant ses Ecrits, est une bonne approche pour pénétrer un peu mieux l'univers de Bartok. Il y a quelques thèmes redondants, peut-être est-ce dû à un caractère un peu obsessionnel du compositeur. Certaines parties du livre sont difficiles d'accès pour un non musicologue, mais c'est passionnant de se plonger dans cet univers. J'y ai découvert un homme de conviction, qui a dû lutter face à tout un tas de forces contraires à sa vision, et notamment les divers régimes politiques et les guerres. Peu de répit pour Bartok, entre la Première GM, l'arrivée des Communistes, la montée du nazisme, puis la Seconde GM, et la fuite vers les Etats-Unis, à un âge avancé. On ne peut pas dire qu'il a été servi, ni la Hongrie, qui avant cela avait dû subir les dominations turques puis des Habsbourg. Dans tout ce bazar, Bartok s'est donné pour mission de collecter les musiques paysannes hongroises, la seule et vraie musique populaire selon lui. Avec la difficulté supplémentaire, de ne pas avoir la confiance des gens du pays, venant lui du monde de la ville, devant user de subterfuges et ruses pour obtenir ce qu'il souhaitait entendre.



Après lecture de ce livre, j'écoute du Bartok, et je compte bien en écouter encore et encore.

Tout d'abord, un grand merci aux à Masse Critique Babelio et à Contrechamps Editions pour l'envoi de ce livre : un petit cadeau reçu gratuitement dans ma boîte aux lettres, toujours un plaisir.



Les Ecrits de Belà Bartok, compositeur moderne hongrois du début du XXe siècle et un des premiers éthnomusicologues, recensent quelques écrits de la biographie du compositeur, puis quelques analyses de ses pièces, des écrits de Bartok ou de ses contemporains sur l'ère du temps avec la culture hongroise, la musique savante, la musique populaire hongroise, l'art et la politique...

Ce recueil d'écrits s'adresse davantage aux musicologues ou aux amateurs de Belà Bartok : il apporte des renseignements sur la spécialité de la musique paysanne hongroise (qu'il insiste à ne pas confondre avec la musique d'allure populaire des compositeurs savants s'inspirant de musique populaire), sur les avis du compositeur sur la musique de son temps, ses contemporains, ses retours de quelques-unes de ses oeuvres.



Pas un coup de coeur car beaucoup de redondance dans les écrits (les éditions ont choisi de faire paraître les différents écrits de Bartok sur le même sujet, à quelques années de différence : on relit sans cesse la même chose), des analyses parfois trop techniques et détaillées (pas forcément intéressant si on ne fait pas une recherche précise sur le sujet), énormément d'écrits sur la musique paysanne populaire hongroise (la vraie, selon Bartok) mais finalement pas une analyse détaillée claire et synthétique sur le sujet, du coup cela reste approximatif, flou (ce qui est dommage vu le nombre de pages qui sont consacrées au sujet, trop de redites et peu d'informations théoriques, précises.)



Ainsi, je le conseillerais davantage à ceux qui souhaitent faire de la recherche autour de Bartok ou sur la musique populaire hongroise.



Merci beaucoup !

Ces « Écrits » de Bartok recèlent une valeur inestimable pour qui voudrait situer sa musique dans son contexte.

Le parti pris de l’éditeur de nous livrer un recueil quasi exhaustif de ce ceux-ci induit forcément une valeur rétrospective inégale pour chacun d’entre eux. Par exemple, la façon dont Bartok nous présente certaines de ses compositions à la demande de telle ou telle revue s’avère pour le moins frustrante : nous sommes face à de simples introductions, sommaires, schématiques, strictement factuelles. On reste bien loin des cuisines du compositeur et pour une approche plus fouillée, on préfèrera de loin le travail d’analyse de quelques musicologues postérieurs.

Néanmoins cette variété d’enjeux de ces écrits rend la lecture toujours stimulante. Ce qui demeure passionnant et irremplaçable est bien la façon dont Bartok traduit toute l’ébullition intellectuelle d’une époque, nous font entendre comme le bruit du monde résonne en lui. On aura toujours plaisir à lire ce qu’il entend de ses pairs (les contemporains, les aînés), ce qu’il entend des critiques, du public, ce qu’il entend des évolutions technologiques, de l’enseignement. Et plus largement, d’entendre, non sans émotion comme les bouleversements quasi incessants de l’Europe qu’il traverse affectent son travail, sa confiance en l’avenir, quelle que soit la fermeté de ses prises de position.

On s’en serait douté, le cœur de l’ouvrage est bel et bien la vision de Bartok sur le rapport qu’entretiennent les musiques savantes avec les musiques populaires, le grand sujet de sa vie. On aura plaisir à l’entendre discourir à de nombreuses reprises avec toujours cette même passion, son souci de précision et son exigence. Voilà de quoi nous faire attendre avec toujours plus d’impatience l’arrivée prochaine et promise d’une édition, d’une portée forcément historique, de son travail ethnomusicologique, discipline dont il est l’un des pionniers.



Le plaisir de lecture est aussi celui d’avoir affaire à une édition aussi soignée.

La mise en page est aussi sobre qu’élégante, les notes de Peter Szendy rigoureuses, l’index largement fourni et précieux pour toute relecture plus ciblée. A cela s’ajoute quelques reproductions toujours touchantes de manuscrits ou de photographies du compositeur. Par bonheur, cet ouvrage de 2006 aujourd’hui épuisé a été récemment réimprimé. Longue vie à lui.