Mes poèmes sont des bouts de pensées, matière organique parfois souries parfois vomies. C’est la loi des déchets spirituels agréables à certains esprits, détestables pour la plupart. Pour moi ils sont nécessaires, simples déjections.
Le vol de l’imagination
Perdues dans l’hémicycle de l’été
Signature invisible de jeunes pousses
Sans mémoire et sans force
L’oeil arraché de la petite fille
Celle à qui l’on vole les poèmes
Capables de mesurer les entrailles
S’élève dans ce large discours
J’imagine la présence des absents dans ce bassin doré qui reflète les âmes disparues. Je me plonge en entier dans cet anneau liquide qui m’observe fixement. Il soulage la douleur du départ, guérit le passé des souffrances que le manque a creusé. Je vois devant moi ce concert d’échos damnés qui cache mal son désir paranoïaque de revenir vers moi. Je me fonds dans leurs étranges formes pour ne faire qu’un, pour rétablir cette vérité qui fut. Plus rien ne s’oppose au luxe du retour, dissout dans mon âme qui se reflète dans la fontaine gelée. Je refuse de plier sous le poids du temps qui se moque divinement de moi.
Ma révolte est insouciante et instinctive, pillage de l’être qu’il ne faut pas être, infinité sentimentale jugée et condamnée par le peuple qui veille à ce qu’aucune différence ne dépasse de la normalité admise. Je m’y soumets et lutte contre ce qu’il faut opprimer. Terres criminelles guidées par l’esprit que j’ai dans les vertiges du temps amoureux. Les failles de cette âme fatale ressemblent à un long voyage qui passerait par d’innombrables ponts éloignés. Perte de temps.
Le vol de l’imagination
Perdues dans l’hémicycle de l’été
Signature invisible de jeunes pousses
Sans mémoire et sans force
L’oeil arraché de la petite fille
Celle à qui l’on vole les poèmes
Capables de mesurer les entrailles
S’élève dans ce large discours