Benjamin Sjöberg

Nous sommes là en présence d'une enquête sommes toute classique, mais qui se déroule dans le verse, univers virtuel, accessible et tous et dans lequel, dans ce monde futuriste, la majeure partie des gens passent leur temps à jouer. l'amie d'un policier est retrouvée morte chez elle, assise dans son siège de connexion, aucun signe de suicide ou de meurtre, la conclusion amenant à une mort naturelle. Sauf que le frère de celle ci n'y croit pas et exhorte donc son beau frère ( donc le copain de la morte, vous suivez!) à mener l'enquête online... Voilà pour le spitch...

Le rythme même s'il est dynamisé par les graphismes, se révèle tout de même assez lent et il ne se passe pas grand chose. Enfin, des péripéties, il y en a, mais le tout sonne un peu creux. Le policier, dès son entrée dans le verse, est très vite aidée par une inconnue, qui enquête elle même sur des meurtres similaires et qui pourraient avoir un lien. Celle ci finit par livrer sa propre enquête de son côté, mais on ne sait plus trop vraiment si elle se trouve dans la réalité ou dans le verse. Au bout d'un moment, cela devient compliqué de suivre le récit, mais à la limite, on s'en fout. Parce qu'à ce moment là de l'histoire, on a lâché l'histoire. Preuve qu'il s'est passé un truc en route.

Par contre il y a un truc dans les graphismes, intéressant, loin d'être classique. je ne sais comment l'on nomme ce genre de dessins; il s'agit de "peintures", il n'y a pas de trait, même si l'annexe en fin de tome montre le passage des esquisses au crayon, à l'aspect final. C'est très chouette, mais un peu déconcertant, surtout dans les scènes d'actions, d'autant plus que le découpage n'est pas habituel non plus.

En annexe finale, l'auteur de la bd intervient et nous apprend que cette bd est conçue comme une préquelle à son film du même nom, lequel selon lui, a défrayé la chronique à l'époque ( je ne me considère comme pas trop naze en matière de cinéma sf, et j'avoue que je n'ai jamais entendu parlé de ce film!), sorti en 2016, et dont il dit qu'Allociné l'a consacré 3ème meilleur film de sf de 2016, derrière Rogue One et Premier Contact. Par curiosité, je me suis procuré ce film afin de me faire ma petite idée, mais si celui ci respire le vide et sonne creux autant que la bd,cela confirmera malheureusement mon avis plus que mitigé concernant cette même bd.

Bref je ne sais quoi penser de celle ci; elle ne m'a pas convaincu, j'ai eu le sentiment d'avoir un objet étrange entre les mains, un ovni que je n'ai pas compris...

Voila une BD bien intrigante, surtout pour l'histoire qui gravite autour plus que pour son histoire ou son dessin, tout deux franchement pas fou.

La BD est un préquel à un film du même nom, sorti en 2016. Soyons honnête, je n'ai jamais entendu parler de ce film qui semble avoir fait assez peu d'émule. L'idée d'en faire une série de BD qui explique l'origine parait assez étrange, puisque les lecteurs potentiels ne sont de fait pas nombreux. Mais bon, jugeons la BD pour ce qu'elle est, puisque son statut de préquel permet de se passer du visionnage du film (ce que je ne me suis pas imposé).



La BD est très clairement un plongeon dans le genre du cyberpunk, avec tout les codes habituels et une ambiance qui rappelle plusieurs films ou livres (comme l'excellent film Avalon de Mamoru Oshii). C'est le monde hyper-connecté, l'ambiance hard-boiled du flic noir et alcoolique qui cherche à éclaircir le mystère d'un meurtre. Bref, du très classique dans la forme et l'ambiance. Le hic, c'est que l'histoire suit carrément les traces évidentes de ce genre de récit, avec des hackers, des corporations, des gens qui s'opposent aux grands méchants et sont couverts de piercings/tatouages ... Rien de neuf sous le soleil, jusqu'à une fin qui se veut un appel du pied pour une suite qui n'a jamais vu le jour. Au final, on se retrouve le bec dans l'eau, avec rien de bien intéressant à se mettre sous la dent et une histoire qui ne fait qu'utiliser des poncifs du genre. La suite aurait pu exploiter correctement tout ça, on ne saura jamais.



Le dessin vient s'ajouter à tout ça puisque l'utilisation d'un trait informatique et une colorisation hachée vient rajouter à l'ambiance cyberpunk, le tout dans une pagination parfois hasardeuse. Il y a quelques utilisations du dessin qui me paraissent douteuses, avec des cases où un même personnage est représenté plusieurs fois pour symboliser son mouvement. Avec ce type de dessin, les têtes ont tendance à se ressembler et je me suis parfois retrouvé à devoir relire des planches pour la comprendre. Rajoutons que les visages sont assez banals et que je reconnais surtout les gens aux vêtements. L'idée de coloriser les bulles selon les personnes qui parlent permet de s'y retrouver plus simplement et je pense que c'est une très bonne idée.



Après lecture, je dois dire que cette BD ne m'a vraiment pas marquée et que je ne vois pas qui ça pourrait intéresser. Le film semble avoir sombré dans l'oubli définitif, la BD n'a pas connu de suite et je n'ai jamais entendu parler de l'auteur ou du dessinateur. Globalement, ça n'est pas bon signe. Pour ma part, la BD est juste trop lambda pour que je ne puisse la conseiller, mais pas assez mauvaise pour lui mettre moins. C'est juste globalement inintéressant.

Avec ce premier tome de Virtual Revolution, se pose dla question de l’intérêt pour le lecteur qui n’aurait pas vu le film. C’est crucial car l’intérêt pour de développement de l’univers du film est évident. Mais peut-être était-il utile de davantage déconnecter la BD de son modèle.
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