La première vertu des révolutions, c’est d’ouvrir l’horizon des possibles. Pour les conservateurs, tenants des désordres établis et des ordres injustes, l’histoire est toujours écrite d’avance, pavée de fatalités et de déterminismes, de pesanteurs économiques et de sujétions politiques. Quand, à la faveur de l’événement révolutionnaire, les peuples surgissent sans prévenir sur la scène, c’en est soudain fini de ces fausses évidences et de ces illusoires certitudes. L’histoire s’ouvre sur d’infinies possibilités et variantes où la politique redevient un bien commun, partagé et discuté, sur lequel la société a de nouveau prise.