"Sans prévenir elle le prend à la gorge, lui coupe le filet d’air comme on coupe la lumière, le tire dans le vide en quelques secondes. Le vide, miroir d’une éternité propre, le vide qui n’a jamais été aussi sale, plein de noir, plein de sombre, plein de rien. Son corps n’est plus corps, il se délite, s’écroule sous son propre poids, aspiré dans un trou noir, son corps n’est plus corps. La Bête se poile, la terre tremble."
" Toi, tu les vois, tu les vois quand tu regardes le miroir, tu les vois ces rides qui se forment le long de tes yeux, ces rigoles en expansion, ces compagnes de larmes, ces dunes sur ton front qui se hissent de plus en plus haut, ces tâches sur tes mains qui prennent la place que tu ne veux pas leur donner. Tu les reconnais, tu te reconnais, je te reconnais, je te vois.
Tu as de la chance. Tu en es fier."
Les soixante-dix ans de Papa dans un restaurant chic : le roi Moka au dessert se présenta.
Roi de la crème, roi du café, roi du ventre bien explosé, roi du grain dans les dents, roi de l'amande sans tourment, roi du jaune d’œuf, interdit pour les meufs, roi du beurre, tu dors dans l'heure !
"La Bête se sert, la Bête lui prend tout, sa confiance, sa joie, son identité, ses espoirs, la Bête se sert, c’est gratuit, elle le sait trop bien. De toute façon elle reviendra, elle reviendra souvent."
" Les mots ne s’encombrent pas des mots, ils se reconnaissent, s’assemblent "