Comme il se sentit mis à nu par les regards et les gestes du duc et des autres assistants, il se laissa emporter par son insolence, et, tournant vers moi son horrible face, il s’écria : “Tais-toi, sale sodomite!”. A ces mots, le duc, furieux contre lui, fronça les sourcils, tandis que les courtisans serraient les lèvres et le fixaient sévèrement. Quant à moi, qui m’entendais si perfidement injurier, je ne pus réprimer ma fureur, mais j’eus immédiatement recours au remède, et je dis : “Insensé! tu sors des bornes. Plût à Dieu, cependant, que j’eusse le secret d’un art aussi noble, puisque, d’après ce qu’on lit, Jupiter l’a pratiqué dans le ciel avec Ganymède, et que les plus grands empereurs et les plus illustres rois du monde s’y adonnent sur cette terre. Je ne suis, hélas! qu’un humble et pauvre homme, qui ne pourrais ni ne saurais me mêler de si merveilleuse affaire”.