Depuis que nos frères sont partis
Le Lion travaille dur
A ses cultures, à son jardin
Zéline n’a plus que six petits
A laver-nourrir-instruire
Alors elle a décidé que non
Elle ne ferait plus l’école à la maison
Nous partons le matin dans les bois
Notre mère marche en tête sur le sentier étroit
Une chanson aux lèvres, un bâton à la main
Nous traversons des taillis, des clairières
Nous empruntons plusieurs chemins
Jusqu’à le Sommière – petit mont chauve
entouré de charmes, de trembles
De frênes et de noisetiers
Zéline aime cet endroit
Les oiseaux l’aiment aussi
L’air y est parfumé
Le sol moelleux
L’herbe et les mousses
Grasses et généreuses
Tout autour, les arbres forment
Une couronne de dentelle
D’où coule une lumière douce
C’est ici, dans ce lieu qui l’apaise
Que Zéline nous apprend à déchiffrer
Les plantes autant que les livres
Les pierres autant que la poésie