[...] ... - "Robert ?
- Oui, c'est moi."
Gilberte approcha.
- "J'allais m'en aller,"dit-elle. "Ca fait un moment que je devrais être rentrée.
- Je sais, je suis en retard.
- Je pensais que tu n'avais pas pu venir. Je remontais. J'étais déjà au portail quand j'ai entendu le chien des Bouvier. Ensuite, le vieux est sorti et il a crié aussi. Et puis tous les chiens se sont mis à faire la vie : alors je suis restée dehors pour écouter. Je ne sais pas ce qui s'est passé. Tu n'as pas entendu ?"
Robert hésita, avala sa salive puis expliqua :
- "Si, j'ai entendu les chiens. Seulement, j'étais encore très loin, près du chemin du cimetière ... J'ai pas fait attention. Des fois, la nuit, les chiens se mettent à gueuler pour un rien.
- Là, c'était pas pour rien ..."
Elle se tut quelques instants, puis demanda :
- "Tu n'as pas entendu une moto sur la vieille route ?"
Encore une fois, il hésita avant de dire :
- "J'en ai entendu une qui montait le raidillon ... même qu'elle ne devait pas avoir de lumières, je n'ai rien vu.
- Justement. C'est ce que j'ai remarqué aussi. Et c'est bien ce qui prouve que ça devait être des maraudeurs. Mon père dit qu'il y a toute une équipe de voyous, à Sainte-Luce ... A présent, il a toujours son fusil chargé.
- Sûrement ... il a raison ... vaut mieux se méfier ..." ... [...]