Il devait faire froid cette nuit-là. Le fleuve en crue avait envahi les fossés dans les champs et laissé de la glace, mais je ne me rappelle pas ce froid. Je me souviens de l'impatience. J'effleurai de nouveau mon épée, qui me sembla frémir. Parfois, je me disais que la lame chantait. C'était un chant délicat, presque inaudible, celui de la lame qui appelle le sang : le chant de l'épée.