De fait, confortant la traditionnelle amitié franco-américaine, le Président Franklin Delano Roosevelt reconnaît le gouvernement Pétain. Sachant les liens très forts existant entre Londres et son ancienne colonie, Vichy perçoit Washington à juste titre comme un intermédiaire précieux et un levier susceptible d’interférer sur les rapports alors si tendus entre les anciens alliés. Plus encore, de Gaulle ne figure pas dans l’équation franco-américaine. Cette situation permettra à la diplomatie s’ébauchant entre Washington et le gouvernement français issu de la défaite d’ignorer l’encombrante présence du général rebelle.
Saignée par la Première Guerre mondiale, menacée dans son existence en tant que nation, la France entre, aux côtés de la Grande-Bretagne, de nouveau en conflit avec l’Allemagne quelque vingt ans plus tard. Passée une « drôle de guerre » de neuf mois, la Blitzkrieg se déchaîne et courbe celle que l’on tenait alors pour une des premières armées du monde.
Ne contemple pas l’abîme qui veut. Que faire ? Capituler ? Se replier en Afrique du Nord d’où se poursuivrait la lutte ? Appelé par le Président Lebrun, convaincu de la nécessité de cesser le combat comme il y invite les Français, le maréchal Pétain impose sa vue.