Bernard Pascuito

Curieux pour un homme d’Église, mais toute la philosophie de ce personnage haut en couleur, tonitruant et séducteur, consistait à répéter qu’on ne pouvait pas avoir l’argent du beurre sans le beurre ! Moyennant quoi, il faisait son beurre avec la mafia, roulait dans des voitures de sport, paradait dans les grands restaurants où il se régalait de grands vins et d’alcools forts, arborait des cigares longs comme une journée sans messe et fréquentait à toute heure du jour et de la nuit, voire jusqu’au petit matin, des gens infréquentables !
Tant que l’argent rentrait à flots, Paul Marcinkus avait connu une paix royale. On parlait beaucoup dans son dos, il était durement critiqué par certains, mais que faire contre un homme à qui tout sourit, même si on ne connaît pas les tenants et les aboutissants de sa réussite ? Il avait sauvé l’Église du désastre, il était donc intouchable, d’autant que Paul VI n’était plus à même de jouer son rôle.
Mais on ne fait pas de pacte avec la mafia sans en payer un jour ou l’autre les conséquences : quelques mois avant la mort de Paul VI, les choses commencèrent à mal tourner.