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Statut au sein des écosystèmes
Un “conte campagnard” ou plutôt un cauchemar insidieux, hante les rencontres et discussions entre naturalistes. (Nous l'avons mis en forme afin d'illustrer ci-dessous ce qui se produit depuis plus d'une vingtaine d'années dans certaines zones rurales françaises) :
« Une nouvelle génération de jeunes entrepreneurs agricoles, formés et diplômés d'écoles techniques très modernes prend la succession des parents, vieux paysans, exploitant une région de moyennes montagnes, très anciennement vouée à l'élevage. Quelques couples de grands aigles y subsistent encore, très discrètement. Les nouveaux exploitants, dynamiques et appuyés par leur chambre professionnelle et leur grande banque mondialement connue, décident rapidement d'investir pour intensifier la production. Une première étape, facile, consiste à développer l'utilisation d'engrais agricoles issus de la chimie moderne, sous forme de granulés, répandus dans les cultures, et également dans les prairies, pour accroître la productivité des herbages. Ces granulés, livrés par pleins semi-remorques, terriblement attractifs et toxiques pour les Léporidés (lapin, lièvre) provoquent des intoxications graves donc une chute rapide des effectifs de lièvres présents dans toute la contrée. Les aigles, privés d'une part significative de leur proie locale préférée, et eux-mêmes contaminés par la consommation de lièvres intoxiqués, vont subir une chute de leur succès de reproduction et n'élèveront probablement plus qu'un poussin par couple, tous les trois ou quatre ans. L'utilisation d'engrais modernes va de pair, dans une deuxième étape avec la restructuration progressive du parcellaire rural par élimination des haies et bosquets ou arbres isolés, grâce à l'efficacité des tronçonneuses et du bulldozer, accroissement de la taille des parcelles, valorisation des zones marginales permise par les broyeurs de pierres et retournement et semis des anciennes prairies, tout ceci afin d'intensifier encore la production. Ces changements du paysage affectent gravement les populations de prédateurs, petits carnivores, rapaces de taille moyenne qui contrôlaient les effectifs de rongeurs. Les aigles auront encore moins de proies disponibles puisqu'ils capturaient également ces prédateurs. Les lièvres continuent à régresser, d'autant plus que l'on pose désormais des kilomètres de nouvelles clôtures à mailles serrées qui gênent ou bloquent leurs déplacements. S'ajoutant à la baisse de prélèvements des carnivores, qui se sont raréfiés, sur les rongeurs, la diminution des lièvres va contribuer, en quelques années, par suppression de la concurrence alimentaire dans ces nouvelles et vastes prairies artificielles, aux pullulations de campagnols. Les agriculteurs, constatant l'apparition de ces explosions démographiques de rongeurs, et leur impact sur la productivité des prairies, réagiront par des traitements massifs d'appâts enrobés de bromadiolone, un anticoagulant redoutablement efficace et persistant, autorisé depuis 1979 par les services du ministère de l'Agriculture, ou de chlorophacinone, autre poison considéré comme “moins dangereux”. Les principaux prédateurs des campagnols, c'est-à-dire les renards, belettes, putois, buses et milans qui subsistaient en nombre déjà réduit vont à leur tour être intoxiqués par les rongeurs, imprégnés de ces poisons et faciles à capturer car agonisants. Les aigles du secteur, frustrés de leur gibier habituel, le lièvre, ont depuis longtemps pris l'habitude de se nourrir plus fréquemment sur les rapaces ou les carnivores survivants. Contaminés à leur tour, ces aigles vont totalement cesser de se reproduire et plus probablement la plupart vont mourir, les concentrations en produits actifs augmentant à chaque passage dans un niveau alimentaire supérieur. Les agriculteurs et les chasseurs locaux, ayant assisté à la diminution du lièvre, en auront accusé le renard et les rapaces. Ils se consoleront en procédant à des lâchers de lièvres d'élevage ou d'importation. Les ornithologues locaux, s'ils ont trouvé quelques cadavres de buses ou milans, tenteront d'alerter les autorités administratives, demandant souvent en vain, car localement il n'y a pas de procédure rapide prévue pour ces situations, que des analyses soient faites pour trouver l'origine de ces mortalités. L'Aigle royal aura disparu de la région pour très longtemps. »
p. 78 - 79
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Une longue nidification de plus de cinq mois
Nicolas le fidèle ami est venu exprès de Paris pour trois jours afin de “voir les aigles”. Une journée de 22h d'affût avec l'ami éternel ...
Photographe amateur averti et patient comme rarement j'ai vu dans ma vie, il suit depuis 8 ans toutes les évolutions de « mon travail » sur l'aigle et m'accompagne de temps en temps à l'affût... ça aide et c'est moins long. Car en “planque” près d'une aire, impossible de lire, de rêver, d'écouter de la musique avec un baladeur, de regarder ailleurs que dans la fenêtre de vision agencée dans la cache, de dormir, de fermer les yeux ne serait-ce que quelques secondes surtout le matin et en fin d'après-midi. C'est à ce moment, où la vigilance baisse, qu'il arrive, comme s'il le savait ! Alors quand un ami est là et qu'il peut prendre la relève de temps à autre, c'est “énorme”. De plus deux paires d'yeux pour déceler la présence des aigles s'avèrent plus efficaces. Pendant les temps morts, nous chuchotons et devisons pour nous encourager dans ces attentes qui paraissent par moments bien longues...
p. 167
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Dans le sud du Massif central, un Aigle royal mâle, adulte reproducteur, a survécu à une blessure invalidante, sans doute survenue en action de chasse, grâce au soutien de sa femelle, qui a assuré durant plusieurs semaines l'alimentation du poussin et de son partenaire. Une fois sa fracture de la patte consolidée, cet aigle a repris ses activités normales, avec toutefois une incapacité à réaliser certaines activités violentes, comme le cassage de branches pour la construction du nid, avec cette patte. Ce handicap nous a permis de vérifier avec certitude la présence de cet individu durant 14 ans dans le couple. L'oiseau étant déjà adulte quand la blessure est survenue, nous pouvons assurer que cet Aigle royal particulier a vécu au moins 19 ans, peut-être plus, ce qui est dans la moyenne de survie de l'espèce.
p. 68
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« SILENCE
Sur la main
Indirecte
Du vent bleu...
Un Aigle
S'élève...
Majestueux ! »
p. 290
---
« L'Aigle royal », Bernard Ricau – Vincent Decorde ; éditions Biotope © novembre 2009
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