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Critiques de Bernard Ruhaud (2)
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L'inoubli

N°913– Mai 2015



L'INOUBLI (suivi d'un épilogue)- Bernard Ruhaud – L'escampette Éditions.



Quand quelqu'un est mort qu'on a passionnément aimé, il est tentant de le faire revivre avec des mots quand on est écrivain. Ceux qui ne le sont pas doivent se contenter de pensées furtives, de conversations quand ils trouvent quelqu'un à qui parler, de photos… C'est tentant et c'est apaisant parce qu'on ne dira jamais assez l'extraordinaire pouvoir des mots écrits et conserver le souvenir de quelqu'un pour les générations futures est une bonne chose quand on connaît la grande faculté d'oublier qui caractérise l'espèce humaine. Et puis, même au sein d'une famille, le temps passant, les visages s'estompent et, quoiqu'on en dise la mémoire fait défaut. C’est vrai aussi qu'un être n'est vraiment mort que lorsque personne ne parle plus de lui, de son passage sur terre. Dès lors, garder le souvenir d'un être peut paraître une gageure, surtout si cette personne, comme c'est le cas de la plupart d'entre nous, n'a pas eu d'histoire autre que son parcours personnel.



Écrire, C’est une façon de faire le deuil (je n'aime pas le terme « travail de deuil ») même si ce n'est pas aisé à réaliser. Mettre des mots sur une vie s'avère beaucoup plus compliqué qu'il n'y paraît mais tant que l'exercice n'a pas été tenté, pas réalisé, on en ressent le besoin et on ne connaît pas vraiment le repos. Aussi bien quand on parvient à formaliser cette mémoire, l'apaisement est il devenu possible mais pas forcément cependant. En fouillant dans le passé on peut trouver des manques, des failles chez soi, comme chez celui à qui on souhaite rendre hommage. On peut être amené, allant à sa rencontre, à lever des voiles du secret patiemment tissés et jalousement entretenus sa vie durant, d'aller au-devant de révélations, de gommer des zones d'ombre... La tentation est donc grande d'idéaliser celui dont on a choisi de parler et d'autant plus qu'il est mort jeune. A travers cet exercice d'écriture, on fait revivre le défunt , on se remémore ce qu'il a fait dans les plus petits détails.



Ici, c’est « Mado », sa mère que l'auteur à choisi d'évoquer. Il note que son vrai prénom, Madeleine, a été donnée à une descendante qui ne l'a pas connue, ainsi, par cet artifice revit-elle d'une certaine façon ; une vie dans une autre vie…C'est tentant d’imaginer qu'une fille plus jeune, d'une autre génération, pourrait avoir quelque chose de commun avec elle que la génétique pourrait lui avoir légué, outre ce prénom. L’auteur refait à l'envers le chemin bref qui fut celui de Mado sur terre. Il recompose ce décor fait de misère, de dur travail, de faim, de solitude, de peur, de luttes sociales pour plus d'égalités. Au détour d'une phrase, il m’apparaît qu'il ressent peut-être un peu de culpabilité pour s'être éloigné d'elle, d'avoir tutoyé la mort quand elle était encore vivante et d'avoir laissé faire les choses(ou peut-être de n'avoir pu faire autrement), laissant prescrire la concession temporaire et vider sa tombe. Il n'y a dès lors plus de lieu de recueillement et ce court roman fait office de tombeau puisqu'il en reste plus rien. Ce n'est même pas sûr puisqu'il note « Au fond, on ne fait jamais son deuil »



J'avais pris, comme souvent, ce petit volume sur le rayonnage de la bibliothèque municipale car c'est souvent le hasard qui guide mes choix littéraires. Le titre m'avait accroché et le livre une fois refermé, j'ai comme toujours rédigé cette chronique pour me souvenir de l'avoir lu. J'avais même l'intention de me livrer à des développements et des commentaires personnels sur l'oubli et sur le deuil parce que, chez moi aussi, la mort à frappé d'une manière que je juge injuste, mais ce n'était pas le sujet. L'épilogue pourtant a retenu mon attention d'une façon particulière, il avait auparavant été publié sous le titre « Terminus Tasdon-La Rochelle » et cela ne pouvait me laisser indifférent, cette ville, ce quartier qui ont fait partie de ma vie sont profondément ancrés dans mon souvenir. Que quelqu'un d'autre en parle avec des mots simples et émouvants qui ne font pas appel à la culture officielle qui a transformé cette ville en autre chose qu'elle est vraiment, fait revivre en moi une partie de ma vie qui maintenant s'étire vers le terminus. Parler d'un défunt est une chose louable et ce n'est sûrement pas moi qui dirait le contraire, mais cet épilogue aussi m'a bien plu, m'a touché.



©Hervé GAUTIER – Mai 2015 - http://hervegautier.e-monsite.com
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On ne part pas pour si peu

Ce sont les souvenirs d'un jeune homme parti de chez ses parents à 17 ans en 1965. Sur un ton monocorde, l'auteur raconte une époque révolue : les Francs, le stop, les petits boulots trouvés rapidement, le communisme. Ce n'est pas désagréable, mais rien de bien transcendant en 87 pages, il y a cependant quelques jolies phrases et des souvenirs pour les gens de ma génération. Je pensais avoir l'explication de son départ, de cette envie de fuir, mais non et je n'ai pas compris la fin du roman.
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