Le sens de la vie et l’angoisse de la mort. Essentiellement les deux questions auxquelles tentait de répondre toute religion. En ce qui me concerne, la théorie de l’évolution avait tout réglé : chaque être vivant a comme unique finalité la transmission de ses gènes. C’est tout. Elle est là, l’immortalité : ajouter son maillon dans une chaîne génétique immémoriale. Il n’y a rien d’autre à comprendre ni à espérer. Pour l’être humain, la finalité d’une vie consiste à élever des enfants jusqu’à ce qu’ils puissent se reproduire. Mathieu avait vingt ans. Génétiquement, j’avais atteint mon but. Je n’étais plus nécessaire au destin de l’humanité. (p. 66)