Difficile de structurer cette chronique comme je le fais habituellement. Je commencerais donc en parlant de l’introduction du récit qui donne une idée du ton. Bleri Lleshi débute son essai en nous expliquant la différence entre l’espoir et l’espérance, deux mots liés qui ne signifient pas la même chose, au fond. C’est une très belle mise en lumière appréciable, rédigée avec soin et profondeur. L’auteur explique également, par ce biais, la structure de son texte, ses choix, ses inspirations. Clair, net et précis, Bleri Lleshi expose déjà une partie de ses idées. On adhère ou on adhère ; c’est ici que tout se joue. Dans mon cas, cela m’a donné envie de commencer l’essai pour de bon !
Je savais bien qu’au cours de cette lecture, mon cerveau serait mis à rude épreuve, mais je n’imaginais pas une réflexion aussi poussée et légère à la fois. Tout au long de ma lecture, je n’ai pas été une fois embêtée par des termes trop compliqués – de plus, tout est vraiment bien expliqué – et j’ai même été surprise d’apprendre que l’auteur parle néerlandais, à l’origine. Je ne pensais pas du tout lire un livre néerlandophone. Quelle surprise ! Il était fichtrement bien traduit et fluide. Un ouvrage accessible à (presque) tous les âges. Je doute qu’un adolescent lise de lui-même ce genre de texte, sauf s’il veut vraiment réfléchir sur l’espoir, l’avenir et la société, mais la plume simple de Bleri Lleshi pourrait totalement convenir à un lecteur de quinze-seize ans. Au final, peu importe le public, la lecture de ce genre de récit s’avère inévitablement intéressante. Personnellement, j’ai vingt ans et je commence tout juste la lecture de ce type de texte. Pour l’heure, je n’ai pas encore regretté et je suis vraiment heureuse d’avoir pu découvrir La puissance de l’espoir en dehors du cadre scolaire, juste pour moi. Il s’agit là d’un livre agréable à lire. Les pages se tournent d’elles-mêmes, et pour notre plus grand plaisir, elles laissent leur marque dans notre esprit et dans notre façon de voir le monde.
Par le biais de ce récit, j’en ai appris davantage sur Martin Luther King, un nom qui ne devrait pas vous être inconnu. L’auteur reconnaît lui-même s’inspirer de lui pour l’écriture de son essai, et les nombreuses piqûres de rappel sur ce personnage incroyable de notre Histoire m’ont vraiment plues. Lorsque Bleri Lleshi parlait de Martin Luther King, j’étais en haleine, accrochée au récit, avide des propos de l’auteur comme l’on se pendrait à ses lèvres au cours d’une conférence. Ce sont les passages que j’ai le plus adorés, en comptant les anecdotes qui parsemaient le récit. Les anecdotes. Il y en avait, et des tas ! C’est, selon moi, ce qui donne toute sa richesse à La puissance de l’espoir. Nous ne lisons pas un texte, des mots, des phrases. Nous suivons des parcours, des vies, des êtres humains, des pensées, de la justice, de l’injustice, l’évolution (ou la régression?) de notre société.
Malgré ces ajouts sur Martin Luther King et ces anecdotes, l’auteur ne se perd pas dans ses idées et reste sur une ligne conductrice bien spécifique. En effet, le livre se divise en plusieurs parties, ainsi que sous-parties, nous permettant de savoir d’avance qui nous attend dans chacune d’elles. Et, lorsque tous les sujets sont approfondis, on ne peut s’empêcher de lâcher des « oh », des « ah »… et toutes ces onomatopées font échos au remue-ménage qui se crée dans notre esprit. Le texte de Bleri Lleshi, il m’a fait réfléchir, oui, mais il m’a aussi procuré un autre sentiment : celui d’être comprise. De lire noir sur blanc des situations, des témoignages, des explications avec lesquels je suis on ne peut plus d’accord. Je suis en accord avec sa vision des choses, donc forcément, ce livre m’a parlé. Ce livre qui, au début, ne m’évoquait rien. Aujourd’hui, j’essaie de le conseiller aux personnes désireuses de pousser leur réflexion plus loin. Mais pas que…
L’auteur ne se contente pas de nous souligner une problématique, des maux, du négatif. Il saupoudre son texte de positif également. Par ailleurs, j’ai adoré le passage où il différenciait le pessimisme, le cynisme, le fatalisme, l’optimisme et l’espoir, ainsi que celui où il parlait de l’espoir actif et passif. De grandes explications, des exemples, des anecdotes tirées de sa propre expérience, ainsi que la précision aiguisée de ses sources… Tout est bon pour me faire vibrer ! Franchement, je ne m’attendais pas du tout à kiffer autant un essai sociologique. Cela me donne envie d’en découvrir davantage.
« L'espoir est le moteur de la vie. Sans espoir, pas de vie. C'est l'espoir qui nous fait avancer, même les jours les plus difficiles. ». Je reprends ces mots de Bleri Lleshi, parce qu’ils m’ont profondément touchée. Le but de cet essai n’est pas simplement de nous faire prendre conscience de notre situation, de notre place en tant qu’être humain sur cette Terre injuste. Non, son but est aussi de nous pousser à troquer le désespoir contre l’espoir. Faire de cette dernière valeur notre moteur pour nous permettre d’avancer continuellement. Certes, le désespoir nous frappe parfois, mais doit-on le laisser nous piétiner ? En plus de nous apprendre beaucoup de choses et de nous faire réfléchir, l’auteur de ce texte propose à la fin de son récit quelques solutions pour nous aider à agir. Tous ensemble. Parce qu’elle est là, la valeur de cet essai : faire bouger les choses. Et comment les fait-on bouger ? Ensemble. Seul, on arrive à rien. À plusieurs, on soulève des montagnes. C’est aussi ainsi que Martin Luther King pensait, et ses idées traversent encore le temps aujourd’hui. Elles ont combattu le racisme omniprésent, ce qui a permis à beaucoup de Noirs de s’épanouir dans la société. Et même si ce combat est perpétuel, puisqu’il existera toujours des personnes intolérantes, il a rassemblé des gens et a fait bouger les choses. À nous d’en faire autant.
Grosso modo, La puissance de l’espoir est une énorme surprise pour ma part. Un récit poignant, vibrant, empli de vérités et de précision. L’auteur nous guide dans ses idées sans se perdre, toutes logiques et cohérentes. J’ai dévoré cet essai en deux traites, tant la lecture fluide permet une immersion totale dans le texte, et je n’en ressors pas indemne. Ce récit remue, il remue tellement que maintenant, j’ai envie de rencontrer Bleri Lleshi simplement pour lui dire : merci. Merci d’avoir posé des mots sur ma pensée. À tous ceux qui souhaitent se mettre aux essais, je vous conseille de débuter par celui-ci. Et si vous aimez la sociologie en général, je ne peux que vous recommander cet ouvrage. N’oubliez pas : « L’espoir se décide et se construit. Et il soulève des montagnes. ».
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