Ouverture (par le traducteur Henri Deluy)
(...) Par quel miracle échappe-t-il si longtemps à la répression ? Les réponses, les tentatives de réponses, sont nombreuses : un goût particulier de Staline pour les poèmes, pour la langue de Pasternak (Staline est un dictateur sanglant, il n'est pas un homme inculte, il a fait des études pour devenir prêtre ), l'exception qui confirme la règle, sa situation de poète reconnu dans le monde entier, sa situation dans le monde des écrivains soviétiques, son effacement dans les querelles du milieu des lettres, l'intérêt pour Staline d'avoir une sorte d'allié, un informateur, parmi les littérateurs, une réponse aux manifestations de sympathie, ou tout u moins de compréhension, de la part du poète lui-même, l'intérêt de Pasternak pour les poètes géorgiens (Staline, on s'en souvient, est d'origine géorgienne )...?
On ne sait.
Le fait est là, l'interrogation demeure.