AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Dandine


En ce temps-là périt aussi la commune de Poretchié. Elle s’effondra subitement, en quelques jours, au mois d’août. […] Dans la commune, dans le vieux domaine princier, ce fut une fête exubérante de jeunesse et de gaieté. Au dehors, il faisait sombre, le vent soufflait, la pluie frappait les carreaux. On alluma dans le salon les lampes quinquets qui n’avaient plus servi depuis le temps des princes ; on dansa, on chanta, on fit des rondes, on organisa des jeux. Pavlenko et Natalia apportèrent en grand mystère un jambon entier, des bouteilles de cognac, de l’eau-de-vie, une corbeille de pommes. Harry et ceux qu’il avait amenés avaient quitté la chambre : l’intimité régnait d’autant plus grande que ces étrangers se tenaient à l’écart, et que le temps, au-dehors, était plus morose et plus automnal. On prépara des grogs, on trinqua, on s’éparpilla dans les coins, on se regroupa, on discuta, on bavarda. Il était minuit passé quand on se sépara... […] Le matin venu, il n’y avait plus personne dans la commune. La maison, la cour, le parc étaient vides. Andréï apprit par Anna que dans la guérite, à côté de la porte d’entrée ornée de lions sculptés, étaient étendus les cadavres de Pavlenko, Sviride, Harry, Stetzenko et Natalia. Au milieu de la journée arriva un peloton de soldats rouges envoyé par le soviet. […] Ainsi périt la commune anarchiste de Poretchié…
Commenter  J’apprécie          320





Ont apprécié cette citation (32)voir plus




{* *}