Aujourd'hui, d'ailleurs, les cercles intellectuels plus avancés de la réflexion chrétienne (philosophes, théologiens, penseurs, scientifiques, etc.) sont unanimes pour affirmer que, si l'institution chrétienne officielle persiste à vouloir s'identifier à "la religion impériale", à fonctionner comme une structure hiérarchique de pouvoir et comme un système basé sur la fiction, sur la croyance de son élection divine ainsi que sur l'imposition autoritaire de "vérités " définitives et divinement révélées, elle n'aura pas une longue espérance de vie dans la société scolarisée et laïque de l'Occident.
Je suis convaincu que le christianisme aura (peut etre) une chance de survivre dans le futur mais seulement à une condition : s'il est capable de retrouver la source originelle de laquelle il a coulé et que la religion a colmaté et de se mettre exclusivement à la suite de l'homme de Nazareth, en le libérant de l'emprise d'une religion qui l'a séquestré pour le transformer en un chimérique Christ-Fils-de-Dieu.
Il faut admettre également que si les humains ne peuvent absolument rien connaître de Dieu, de leur côté, les religions prétendent, par contre tout savoir de lui. Les religions ont écrit des bibliothèques entières pour énumérer, expliquer et faire connaître dans les moindres détails ce que Dieu est et pense, ce qu'il fait, ce qui lui fait plaisir et ce qui lui déplaît ou le met en colère. Les religions savent par exemple ce que Dieu pense de la mode féminine, de la nourriture, du sexe, de la danse et de la politique. Les religions savent que Dieu se met dans tous ses états si tu ne respectes pas le shabbat, le ramadan, la messe du dimanche.