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Citation de lanard


Le sujet performant postmoderne n'est assurément assujetti à personne. Il n'est en fait plus du tout un sujet possédant, encore inhérent à lui, un caractère d’assujettissement (sujet à, subject to). Il se positivise, voire de libère pour devenir "projet". La mutation de sujet à projet ne conduit toutefois pas à faire disparaître la violence. La contrainte externe qui se fait passer pour de la liberté. Cette évolution est en lien étroit avec la condition capitaliste de la production. A partir d'un certain niveau de production, l'auto-exploitation est pour l'essentiel plus efficace, plus performante que l'exploitation par un tiers, parce qu'elle s'accompagne d'un sentiment de liberté. La société de la performance est une société d'auto-exploitation. Le sujet performant s'exploite lui-même jusqu'à se consumer complètement (burn-out). C'est alors que se développe une auto-agressivité et il n'est pas rare qu'elle s'accentue jusqu'à la violence du suicide. Le projet se révèle projectile que le sujet performant dirige contre lui-même.
Etant donné le Moi idéal, le Moi réel apparaît comme un raté accablé par les auto-reproches. Le Moi mène une guerre contre lui-même. La société de la positivité qui croit s'être libérée de toutes contraintes externes, s'empêtre dans des contraintes internes destructrices. Les maladies psychiques comme le burn-out ou la dépression, maladies principales du XXIè siècle, présentent toutes des caractéristiques d'auto-agressivité. On se fait violence à soi et on s'exploite soi-même. La violence causée par un tiers est remplacée par une violence générée par soi-même, plus fatale, car la victime de cette violence s'imagine libre.
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