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Citations de Byung-Chul Han (103)


L'absence de regard est coresponsable de la perte d'empathie à l'ère digitale. Dès son jeune âge, l'enfant se voit refuser le regard par sa personne d'attachement, qui a les yeux rivés à son smartphone. C'est précisément dans le regard de la mère que le petit enfant trouve appui, confirmation de soi et communauté. L'échange de regards construit la confiance originelle. L'absence de regard débouche sur une relation perturbée à soi-même et à l'autre.
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Le sujet performant, épuisé, dépressif, est en même temps usé par lui-même. Il est fatigué, épuisé de lui-même, de la guerre qu'il mène contre lui-même. Incapable de sortir de lui-même, d'être dehors, de se fier à autrui, au monde, il s'acharne sur lui-même, ce qui aboutit, paradoxalement, à creuser et vider le Soi. Le sujet s'use comme dans la roue le hamster qui tourne toujours plus vite sur elle-même. (p. 21)
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Les informations et les données n'ont pas de profondeur. La pensée humaine est plus que calcul et résolution de problèmes. Elle éclaire et illumine le monde.
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Les affections humaines sont remplacées par des évaluations et des likes et l'on ne fait plus, pour l'essentiel, que compter ses amis. La culture est transformée en pure marchandise.
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Nous préférons ajouter des sms plutôt que d'appeler : par écrit, nous sommes moins liés à l'autre. C'est ainsi que l'autre disparaît en tant que voix.
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Les vagues d'indignation sont très efficaces pour ce qui est de mobiliser et de monopoliser l'attention... La société de l'indignation est une société du scandale. Elle est dépourvue de contenance, de tenue. L'insoumission, l'hystérie et la rétivité qui caractérisent les vagues d'indignation n'autorisent aucune communication discrète, objective, aucun dialogue. (p. 17-18)
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L'excès de positivité s'exprime aussi sous la forme d'un excès de stimulations, d'informations et d'impulsions. Il modifie radicalement la structure et l'économie de l'attention. La perception est alors fragmentée et dispersée.
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Par manque de repos, notre civilisation court à une nouvelle barbarie.
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Benjamin cite la maxime latine bien connue : "Habent sua fata libelli" ("Les livres ont leur destin"). Selon lui, le livre a un destin dans la mesure où il est une chose, une propriété. Il porte des traces matérielles qui lui confèrent une histoire. Un e-book n'est pas une chose, mais une information. Il a un tout autre statut. Même si l'on en dispose, il ne nous appartient pas, nous y avons seulement accès. Avec l'e-book, le livre est réduit à sa valeur d'information. Il est sans âge, sans lieu, sans artisanat ni propriétaire. Il lui manque totalement la distance auratique depuis laquelle nous parlerait un destin individuel. Le destin ne relève pas de l'ordre digital. Les informations n'ont ni physionomie ni destin. Elles n'admettent pas non plus de liaison intense. Il n'y a pas pour l'e-book, d'exemplaire propre, d'exemplaire de main, comme on le dit en allemand : handexemplar. C'est la main du propriétaire qui confère au livre un visage inimitable, une physionomie. Les e-book n'ont ni visage ni histoire. On les lit sans mains. Le feuilletage est essentiellement un élément tactile constitutif de toute relation. Sans contacts corporels, il n'y a pas de liaisons.

De la possession au vécu, p. 30
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Le temps numérique se décompose en une simple succession de présents ponctuels. Il est dépourvu de toute continuité narrative. Ainsi rend-il la vie elle-même fugitive.
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Chasseurs d'informations, nous devenons aveugles aux choses muettes, sans éclat, et même aux choses ordinaires, accessoires ou communes auxquelles manque l'excitation, mais qui nous ancrent dans l'Être.
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La psyché du sujet performant d'aujourd'hui se différencie de celle du sujet discipliné. Le Moi de Freud est, par exemple, un sujet discipliné bien connu. L'appareil psychique de Freud est un appareil contraignant répressif, avec ses règles et ses interdits. Il mets le sujet sous un joug et l'opprime. A l'instar de la société de la discipline, cet appareil psychique est comme noyauté par des murs, des seuils, des frontières et des postes frontières. La psychanalyse de Freud n'est de ce fait possible que dans une société répressive qui fonde son organisation sur la négativité de l'interdit et de la règle. Mais la société d'aujourd'hui est société de la performance qui ne cesse de se débarrasser de la négativité de l'interdit et de la règle et se voit comme une société de la liberté. Le verbe qui caractérise la société de la performance, n'est pas le freudien "devoir", c'est "pouvoir". Ce tournant social entraîne avec lui une restructuration de l'âme. Le sujet postmoderne performant possède une "tout autre psyché" que le sujet obéissant en vigueur dans la psychanalyse de Freud. L'appareil psychique de Freud est régi par la négation, le refoulement et la peur de l'infraction. Le Moi est un "lieu de l'angoisse". Le sujet performant postmoderne est dépourvu de négation. C'est un sujet d'affirmation. Or, si l'inconscient était nécessairement lié à la négativité de la négation et du refoulement, alors le sujet performant post-moderne n'aurait plus d'inconscient. Ce serait un Moi postfreudien. L'inconscient freudien n'est pas intemporel. C'est le produit de la société de la discipline, société dominée par la négativité des interdits et du refoulement mais n'est plus nôtre depuis longtemps.
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On s'exploite soi-même volontairement, dans l'illusion de se réaliser.
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L'interconnexion numérique facilite à ce point la récolte d'informations que la confiance, en tant que pratique sociale, ne fait que s'amenuiser avec le temps. Et c'est le contrôle qui la remplace. (...) Lorsque l'acquisition d'informations est facile et rapide, le système social ne se base plus sur la confiance, mais sur le contrôle et la transparence. Il obéit à la logique de l'efficacité. (p. 92-93)
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L'homme digital passe son temps à compter et à dénombrer. Le paradigme digital fait u chiffre et du calcul la mesure de toute chose. Les "amis" de Facebook sont essentiellement comptés, alors que l'amitié est quelque chose qui se raconte.
(...)
Si tout, aujourd'hui, est dénombrable, c'est pour pouvoir être retranscrit dans le langage de l'efficacité et du rendement. (p.52-53)
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La société de la discipline de Foucault, composée d'hôpitaux, d'asiles, de prisons, de casernes et d'usines, n'est plus la société d'aujourd'hui. Elle a été remplacée par une toute autre société, une société des salles de fitness, des tours de bureaux, des banques, des aéroports, des centres commerciaux et des laboratoires de génétique. La société du 21ème siècle n'est plus une société de la discipline mais une société de la performance.
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Le selfie est le visage exposé sans aura. Il lui manque cette beauté "pleine de mélancolie". Son signe distinctif : sa gaieté numérique.
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Le "pouvoir" est "le verbe modal du moi" par excellence. La totalisation du "pouvoir" qu'impose aujourd'hui le rapport de production néolibéral, rend le moi aveugle à l'autre. Elle débouche sur l'expulsion de l'autre.Burn-out et dépression sont les déserts que le pouvoir destructeur laisse derrière son passage.
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La terreur de l'identique englobe aujourd'hui tous les domaines de la vie. On se rend partout sans faire d'"expérience" nulle part. On prend connaissance de tout sans "acquérir une connaissance". On accumule les informations et les données sans aboutir à un "savoir". On court avidement après des expériences vécues dans lesquelles on reste pourtant "toujours identique à soi-même". On accumule les "friends" et les "followers" sans se rencontrer les uns les autres. Les réseaux sociaux représentent un niveau d'étiage absolu du social.
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Le premier mot de l'Iliade est 'menin', la colère. ... L’Iliade est le chant de la colère [d'Achile]. ... La colère est narrative, épique, puisqu'elle donne naissance à certaines actions. C'est en cela que la colère se distingue fondamentalement de la furie qui est l'affect dominant des vagues d'indignation. (p. 18)
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