Le flux Facebook d’Ingrid était plein de femmes qui se levaient, prenaient la parole et criaient. Viols, abus sexuels, soumission. Toutes avaient quelque chose à raconter, toutes. C’était hypnotisant. Elle ne pouvait s’arrêter de lire ces récits. Elle se remémora sa vie. Son adolescence à Västerås. Des années où elle tiquait à peine d’être traitée de pute au bar par un dragueur éconduit. Des nuits où, après s’être enivrée à une fête, elle se réveillait sans culotte et avec des souvenirs fragmentaires de mains sur son corps. Bien sûr qu’il s’agissait d’abus sexuels.